L'ombre et la lumière dans l'œuvre romanesque de François Mauriac
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Abstract EN:
Throughout Mauriac's novels the recurrent presence of images of darkness and light has been revealed, and these can be interpreted in various ways. We have also attempted to discover such images in his essays, since his oeuvre cannot be separated from his life. Darkness generally represents negative, pessimistic or devilish forces, whereas light symbolizes opposing forces, those which are positive, optimistic and beneficial. This opposition is manifested in material form: by the darkness or light thrown out by a landscape, and spiritually: through the shadows of sin or the light of god's grace. Nonetheless, the polarities of this opposition come together when we consider that darkness can presage light. Indeed, evil exists in relation to god and not in itself. It is through disappointment, failure and suffering that man perceives the existence of another reality which is god, the absolute man himself, the sinner, exists in relation to god and this is summed up in George Bernanos and little sister Thérèse's words: "all is grace". The relationship between darkness and light thus escapes antithetical balance and becomes dramatic and paradoxical. Ever more darkness presages ever more light, and the power of darkness demands a more fervent hope. Since, "a stealthy gleam must flicker at the end of night, a stroke of azur break through the stormy sky, a peacefulness, imbued with god's presence, rise up on the path of pain and misery".
Abstract FR:
Nous avons constaté, tout au long des romans de Mauriac, la présence fréquente des images de l'ombre et de la lumière qui offrent une variété de significations. Nous avons aussi essayé de trouver ces images dans ses essais, puisque son œuvre n'est pas séparée de sa vie. L’ombre, en général, représente les forces négatives, pessimistes, diaboliques, tandis que la lumière symbolise les forces opposées, celles qui sont positives, optimistes et salutaires. Cette opposition peut exister sur le plan physique : par l'ombre ou la lumière du paysage ; sur le plan spirituel par les ténèbres du péché ou la lumière de la Grace de dieu. Pourtant, cette opposition apparente entre les pôles opposés est unie par le fait que l'ombre peut être une promesse de la lumière. En effet, le mal existe par rapport à dieu et non en lui-même. Par les insatisfactions, les échecs, la souffrance, l'homme entrevoit l'existence d'une autre réalité qui est dieu, l'absolu. L’homme pécheur existe par rapport à dieu. Et puis, ceci est résumé par la phrase de Georges Bernanos et de la petite sœur Thérèse : "tout est Grace". Le rapport entre l'ombre et la lumière échappe donc a l'équilibre antithétique et devient dramatique et paradoxal : toujours plus d'ombre postule toujours plus de lumière et la puissance des ténèbres exige d'éveiller une plus tenace espérance car "il faut qu'une lueur furtive tremble au bout de la nuit, qu'un trait d'azur déchire le ciel d'orage, qu'une présence apaisante, chargée de dieu, surgisse au bord du chemin de douleurs et de misères".