thesis

Le narrateur et les personnages des romans et récits de Marguerite Duras dans leurs rapports avec l'espace et le temps

Defense date:

Jan. 1, 1988

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Institution:

Brest

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Indications of places and time are omnipresent in works however using less and less means. Sometimes places have well known names, more often characters move in anonymus places : dance halls or bars, hotels or villas close to the sea or surrounded by a garden or a forest. But being the hotel in saigon, in the imaginary town of S. Tahla or in a castilian one, being the ocean atlantic, pacific or unnamed, the forest western or eastern, some common characteristics make thoses places belong to a peculiar universe, the Marguerite Duras'one. If sometimes their importance is underlined by descriptions, they sometimes are so intellectualised that they vanish. To go from place to place is often the marguerite duras'characters only occupation. They spend their time traveling like others waiting. Time elapsing,-days and months, ebb and flow of the sea, sunrises and sunsets- is sometimes the only action in the novel. The more recent the novels are, the shortest the stories are. At the same time, the exhausting summer sometimes becomes moderate. But the past of characters is called forth : by narrators who confess they invent, by women whose madness never is far from amnesia. No wonder that chronologies are false, that ten and three are so often used to count the days and the years. Time is in imagination'service: duras creates an erroneous time that permits the multiplication of durations, she plays on the value oj tenses and unweayingly transforms memory.

Abstract FR:

Indications de lieux et de temps sont omniprésentes dans une oeuvre qui va pourtant dans le sens d'un constant amenuisement des moyens. Parfois les lieux ont des noms connus, plus souvent, les personnages évoluent dans des lieux anonymes: bals ou cafés, hôtels ou villas, situés à proximité de la mer ou cernés par un jardin ou une forêt. Mais, que l'hôtel se trouve à Saïgon, dans une ville de Castille ou dans la ville imaginaire de S. Tahla, que l'oczan soit atlantique, pacifique ou qu'il ne porte pas de nom, que la forêt soit occidentale ou orientale, certaines caractéristiques communes font que ces lieux appartiennent a l'univers durassien. Ce qui n'empêche pas leur évolution: leur importance parfois affirmée par la description est parfois détruite par une extrême intellectualisation. Aller de lieu en lieu est souvent l'unique occupation des personnages durassiens, souvent aussi ils se contentent d'attendre l'écoulement du temps, toujours quantité -en jours et en mois, mais aussi en flux et reflux de la mer, en levers et couchers du soleil est parfois la seule action du roman. Au fil de l'oeuvre, la durée de l'histoire diminue et l'été harassant parfois se tempère. Mais le passé des personnages est toujours évoqué, par des narrateurs qui avouent inventer des souvenirs, par des femmes dont la folie n'est jamais très loin de l'amnésie. Pas étonnant alors que les chronologies soient fausses, que dix trois servent plus que tout autre nombre, à compter les années et les jours. C'est que Duras met le temps au service de l'imaginaire: elle instaure un temps erroné qui permet la multiplication des durées, elle joue sur la valeur des temps verbaux et remodèle inlassablement les souvenirs.