La poétique des Mémoires (1650-1680)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Considered by historiography as mere drafts, despised by classical poetics, french memoirs from 1650 to 1680 (Bussy-Rabutin, la Rochefoucauld, Pontis, Mlle de Montpensier, Brienne le père, Brienne le fils, Montglat, Mme de Nemours, Sophie de Hanovre, Retz, Robert Arnauld d'Andilly, l’abbé a. Antoine Arnauld, Mme de Motteville, Goulas, Campion, H. And M. Mancini) are a central component for redistributing aesthetical and political values. Memoirs demand freedom of writing, allege sublime neglect as their justification. A definite form of poetics is however implied in memoirs. Their consciousness of narrative difficulties makes it evident. Memoirs dialogue with historical writing as well as illustrious patterns, meet the genres of biography, portrait, funeral oration, maxim, correspondence and conversation. Inheriting a recent tradition, memoirs after 1650 become almost suddenly very popular. They show the conflicts between the affirmation of individuals and the establishing of absolutism and court-society, between the necessity of politeness, the criticism of self-love, and the desires of individuals for expressing themselves through topoi that are at their disposal, in short between literature and its margins.
Abstract FR:
Relégués au rang de brouillons destinés à servir l'écriture de l'histoire, méprisés par les poétiques classiques, les mémoires de la seconde partie du dix-septième siècle (Bussy-Rabutin, la Rochefoucauld, Pontis, Mlle de Montpensier, Brienne le père, Brienne le fils, Montglat, Mme de Nemours, Sophie de Hanovre, Retz, Robert Arnauld d'Andilly, l’abbé A. Arnauld, Mme de Motteville, Goulas, Campion, H. Et M. Mancini) sont au cœur d'une redistribution majeure des valeurs esthétiques et politiques. Revendiquant une liberté de l'écriture, s'autorisant d'un je-ne-sais-quoi et d'une sublime négligence, ils n'en formulent pas moins une poétique implicite, prête à se définir dès qu'une difficulté du récit surgit. Leur dialogue avec l'histoire, mais aussi avec d'illustres modèles, et avec des genres comme le portrait, la biographie, l'oraison funèbre, la maxime, la lettre et la conversation, le montre. Héritiers d'une tradition d'un siècle et demi, ils connaissent un essor sans précèdent. Ils attestent les tensions de l'époque entre l'affirmation de l'individu et la mise en place de la société de cour, entre les contraintes de la bienséance, la dénonciation de l'amour-propre et le désir de l'individu de se dire au moyen des lieux communs dont il dispose, entre la littérature et ses marges.