La vache folle, entre crise alimentaire et crise identitaire : analyse sémiologique et discursive
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our work is based upon the theory and methodology of the Semiology of Indices developed by Anne-Marie Houdebine. We analyze the representations of the mad cow throughout a number of French book covers whose titles and subtitles contain the designation of this double crisis of 1996 and 2001. Including paratext and discourse references, the semiological systemic analysis points out the dynamic functioning of the iconic and linguistic elements on the first covers. We observe the polymorphic figuration of the non human upon a threefold background: scientific (animal disease and risk society), caricature (humanized animal) and literary texts. The linguistic analysis of the expression mad cow shows its constant rephrasing as synthematic and syntagmatic unit and, subsequently, the successive semantic changes. The interpretation of these elements displays the meaning of madness. External interpretants are made use of in order to draw the socio-cultural imaginaries involved in the mad cow. Throughout the nominal phrase standing for crisis, disease, animal which are brought out into the discourse, the semiology specifies the indices of animal personification and the feminine ones and, at the same time, a symbolic deconstruction and the denial of the living (by industrialization and reification). The death pattern reflects the extermination memory.
Abstract FR:
Encadré par la théorie et la méthodologie de la Sémiologie des indices développée par Anne-Marie Houdebine, ce travail analyse les représentations de la vache folle dans un corpus éditorial français dont le péritexte linguistique est constitué par des titres et des sous titres désignant cette crise répercutée en 1996 et 2001. En mobilisant également des réflexions sur le paratexte et l’analyse du discours, l’étude sémiologique systémique met en évidence le fonctionnement dynamique des niveaux iconiques et linguistiques des premières de couverture. Est dégagée la figuration polymorphe du non humain, au travers des références scientifiques (maladie animale et société à risques), des caricatures (animal humanisé) et des textes littéraires. Etayée sur une analyse linguistique problématisant la double fonction synthématique et syntagmatique de la collocation vache folle, avec désémantisation et resémantisation successives, l’étape interprétative se construit autour de l’univers de sens de la folie. Le recours à des interprétants externes permet de rendre compte des imaginaires socio-culturels condensés dans la vache folle. A l’endroit de la nomination de crise, maladie, animal et de sa mise en discours, la sémiologie repère les indices de la personnification, voire de la sexuation de l’animal, en parallèle à sa déconstruction symbolique et le déni du vivant (industrialisation et réification), au point où la question de la mort convoque la mémoire de l’extermination.