thesis

Le skånska à Helsingborg, une variété de suédois ? : contacts et frontières en question : étude des pratiques et des représentations sociolinguistiques

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris 5

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Authors:

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Abstract EN:

This thesis deals with an urban form of talk, aka Skånska, in Helsingborg (NW Scania, Southern Sweden). Its objective is to clarify the implications and stakes of coexisting practices of both local as well as standardized features. Thus we investigate two native families by observing the speakers’ every-day interactions and analyze two phonological variables (åː) and (uː), and one morpho-phonological variable (år). Patterns of intra-speaker variation show the role of social mobility and gender while patterns of inter-speaker variation show evidence of lexical diffusion, for all variables. On the one hand, the variables (åː) and (år) are socially differentiated. The distribution of their variants indicates that standard features are scoring local features. On the other hand, both families reveal similar patterns regarding the variable (uː). The distribution of its variants indicates that the dialect feature is undergoing a near-completion change. From those results we infer that not all variables are indeed changing in the same direction. At the same time, speakers from Helsingborg manifest a strong sociolinguistic awareness. The study of attitudes toward language through an internet debate shows the crucial role of the sociolinguistic stereotype that serves as a resource to negotiate, accept or reject boundaries between social identities, communities, languages and dialects. Linguistic forms serve both as symbols of group identity and as indices of shared cultural background. Focusing on language structure(s) and heterogeneity, this double-sided small-scale ethnographic survey enlightens the relation between language and society as well as between language and the individual.

Abstract FR:

Cette thèse étudie les implications et enjeux de la co-existence de traits locaux et de traits standard, au sein d’un parler appelé skånska, au travers des pratiques linguistiques, à Helsingborg (ville du sud de la Suède, N-O de la Scanie). Aussi, nous y observons les interactions quotidiennes de deux familles et analysons deux variables phonologiques (åː) et (uː) ainsi que la variable morpho-phonologique (år). Les patterns de variation intra-personnelle soulignent le rôle de la mobilité et de la différence sexuelle tandis que les patterns de variation interpersonnelle etaient l’hypothèse de la diffusion lexicale et ce pour l’ensemble des variables. D’un côté, (åː) et (år) témoignent d’une stratification sociale. La distribution de leurs variantes indique une progression des traits standard. De l’autre, les deux familles emploient les variantes de (uː) dans des proportions identiques. Leur distribution indique la fin d’un changement en cours au profit du trait local. Ces résultats montrent donc que le changement ne prend pas toujours la même direction. Parallèlement, les habitants de la ville manifestent une conscience sociolinguistique aiguë. L’analyse de l’imaginaire linguistique et social, au travers d’un forum internet, montre que le stéréotype est une ressource à disposition des locuteurs pour négocier, accepter, refuser les frontières entre groupes, communautés, langues et dialectes. Les formes linguistiques deviennent symboles d’une identité sociale et indices d’un savoir partagé. En privilégiant l’hétérogénéité des pratiques et des discours, cette enquête ethnographique illustre aussi bien la relation entre langue et société que la relation entre langue et individu.