Nomination des espaces et topologie fictive au burundi
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
IN AN ORAL AFRICAN SOCIETY, BURUNDI, PLACE NAMING CONTRIBUTES IN DIFFERENT ORAL TEXTS PERFORMING. GATHERING THE CLASSIC REDUCING APPROACHES IN AN INTERDISCIPLINARY POINT OF VIEW, THE AIMS OF THIS REFLEXION ARE TO DEMONSTRATE THAT TOPONYMS AND, IN GENERAL, PROPER NAMES ARE NOT ELEMENTARY LANGUAGE COMPONENTS : NEITHER LEXICAL UNITS, NOR IDENTITY STAMPS, NOR HISTORICAL FROZEN FORMS, NOR MEANINGLESS DESIGNATORS. EXPLOITING CONVERGENCE OF MANY SCIENTIFIC DISCIPLINES (ETHNOLOGY, GEOGRAPHY, HISTORY, PSYCHO-SOCIOLOGY) with LINGUISTICS, THIS APPROACH, BOTH ETHNOLINGUISTICAL AND PRAGMATICAL, DEALS WITH THE "COMMUNICATIONAL RELEVANCE" OF TOPONYMS. PLACE NAMES APPEAR AS AUTONOMOUS MICROTEXTS WHICH, BEING COGNITIVALLY RELEVANT FOR CUSTOMED USERS, PARTICIPATE TO THE SOCIAL CONSTRUCTION OF REALITY. THEIR ETHNOPRAGMATICAL INTERPRETATION BY SPEAKERS IS ANALYSABLE ON THREE LEVELS : REFERENTIAL (LINK WITH THE NAMEE), MORPHOSYNTAXIC (LEXICAL AND GRAMMATICAL INDEX), TEXTUAL (WAYS OF SPEAKING IN THE SPEECH COMMUNITY). THE TOPONYMIC SYSTEM FUNCTIONING PARTICIPATE IN A "FICTIV TOPOLOGY" STRUCTURED BY CATEGORIAL AND CHARACTERISING CONTENTS OF THE GEOGRAPHICAL NAMES. THE TOPONYMIC CATEGORIES GUIDE THE SPACE SUBDIVISION IN CULTURALLY DEFINED GEOGRAPHICAL UNITS : "CHOREMS" AND "TOPONYMIC PLATS". THE TOPONYMIC CARACTERISATION OF SPACE IS SUPPORTED BY THE LEXICAL COMPONENT AND BY THE DIFFERENT SEMANTIC AXES OF TOPONYMY. ASSOCIATED WITH IMPLICITATION IN THE SPEECH HETEROGENEITY, THE PLACE NAMING INSTITUTES A "TOPONYMIC COMMUNICATION" BETWEEN SPEAKERS, AND CONSITUTES A "TOPONYMIC FACTOR" IN THE NOWADAYS AFRICAN SOCIETIES EVOLUTION.
Abstract FR:
Dans une societe orale africaine, le burundi, la nomination des lieux participe a la proferation de differents textes oraux. Integrant les approches reductrices classiques dans une perspective interdisciplinaire, cette reflexion veut montrer que les toponymes, et les noms propres en general, ne sont pas des composants elementaires du langage : ni des unites lexicales, ni des etiquettes d'identification, ni des formes fossiles, ni des designateurs vides. En tirant profit des convergences de plusieurs disciplines scientifiques (ethnologie, geographie, histoire, psycho-sociologie) avec la linguistique, cette approche, a la fois ethnolinguistique et pragmatique, rend compte de la "pertinence communicationnelle" des toponymes. Les noms de lieux apparaissent comme des microtextes autonomes qui, cognitivement pertinents pour les usagers habituels, participent a la construction sociale de la realite. Leur interpretation ethnopragmatique par les locuteurs est analysable en trois niveaux : referentiel (lien avec le lieu nomme), morphosyntaxique (indices lexicaux et grammaticaux), textuel (formes de la textualite dans la communaute linguistique). Le fonctionnement du systeme toponymique participe a une "une topologie fictive", structuree par les contenus "categoriels" et "caracterisants" des noms geographiques. Les categories toponymiques guident le decoupage de l'espace en unites geographiques culturellement definies : les "assiettes toponymiques" et les "choremes". La caracterisation toponymique des espaces est portee par la composante lexicale et par divers axes semantiques des toponymes. Associee a l'implicitation, la nomination des lieux institue, dans l'heterogeneite discursive, une "communication toponymique" entre les locuteurs, et elle constitue un "facteur toponymique" de la dynamique actuelle des societes africaines.