Abstract FR:

L'étude comparée, par la méthode bipolaire, de l'organisation du discours chez les sujets schizophrènes, adultes "normaux" et enfants "normaux" nous a permis de conclure que l'utilisation préférentielle de l'axe syntagmatique ou de l'axe paradigmatique désignait essentiellement une attitude mentale liée aux développements cognitif et affectif. L'étude de l'organisation du discours nous a permis de réfléchir sur quatre points essentiels : 1-les modalités de communication des sujets schizophrènes sont proches du mode communicationnel des sujets adultes, c'est-à-dire que les deux populations "sont syntagmatiques" (messages), contrairement à la communication des sujets enfants qui "est paradigmatique" (codes). 2-le mécanisme de la régression ne touche pas les "modalités cognitives de communication" chez les schizophrènes, mais il se joue au niveau de la "communication émotionnelle". 3-si la rétroaction n'est pas perturbée chez les schizophrènes, la "retro compréhension" empêche, en revanche, ces sujets de planifier leur intention communicative. Cette situation résulte, en outre, du mécanisme de l'identification projective et de l'incapacité de ces patients à construire l'opération assimilation accommodation : en effet, les schizophrènes ne reconnaissent l'autre que dans un espace de continuité de soi. 4-le problème de la communication chez ces sujets ne réside pas dans son processus, mais plutôt dans la gestion de l'intention communicative. Il nous semble que le schizophrène, qui est capable de se situer dans un contexte de communication, est par contre incapable d'instruire un "contrat d'interaction positif".