thesis

Révolution et fiction romanesque : les thèmes politiques dans le roman, de 1789 à 1799

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Jan. 1, 1987

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Abstract EN:

Outside the pamphleteering campaign which begins in 1789, a whole province of fiction becomes annexed to politics. The political thought of the revolution can be traced not only in overtly political pieces but in novels which, in diffuse ways, contribute to the development of patriote (i. E. Pro-revolutionary) ideas and their anti-revolutionary counterpart. While, during the Revolution, narrative forms as such contribute little to significance, the novels themselves invite a classification according to political contents. Two great trends, for and against the Revolution, manifest themselves. To bring about a definitive breach with the ancien regime, the patriote novelwriters praise the conquests of the revolution. They create the character of the soldierlabourer-the hero of revolutionary struggles-, extol the patriotic vertues of the republican woman, and glorify the rebellion of the black spartacus. Patriote writers see in the revolution the consummation of the age of enlightment, while the anti-revolutionary novelists regard it as a cataclysm which has brought down a world of much-cherished privilege. The sudden destruction of the political and social edifice leads them to analyse the causes of the revolution and the nefarious part played in its emergence by the philosophy of the enlightment. A desire to resurrect the past leads some novelists into a medievalism which stresses monarchy and christian faith, or into evocations of the libertine world of the ancien regime. After the fall of Robespierre, the novel becomes steeped in convention. The conservative novelists formulate an ideal of authority and order and plead for reconciliation within the nation. If a survey of narrative forms reveals little originality among novelists, the meagreness of their invention should not obscure the interest of such writings, which were born of their authors' wish to intervene in social and political events.

Abstract FR:

AAu-dela de la campagne de pamphlets qui débute en 1789, tout un secteur de la littérature romanesque est annexé à la politique. La pensée politique de la Révolution est identifiable non seulement dans des factums qui se présentent comme ouvertement politiques, mais encore dans des oeuvres romanesques qui contribuent, de facon diffuse, au développement des idées patriotes ou contre-revolutionnaires. Si les formes du roman pendant la révolution ne constituent pas des élements déterminants de la signification, l'écriture romanesque est en revanche un repère précieux pour dresser un classement politique des romans. Deux grands courants d'idées se manifestent dans la littérature romanesque, l'un patriote et l'autre contre-révolutionnaire. Pour consommer la rupture avec l'ancien régime, les romanciers patriotes célèbrent les acquis de la revolution. Ils créent le personnage du soldat-paysan, héros des luttes révolutionnaires, exaltent les vertus patriotiques de la femme républicaine et la révolte du spartacus nègre. Apotheose du siècle des Lumières pour les écrivains patriotes, la Révolution est, pour les romanciers contre-révolutionnaires, un cataclysme qui a bouleversé le monde des privilèges auxquels ils tiennent tant. La destruction soudaine de l'édifice politique et social les entraine à vouloir expliquer les causes de la Révolution, à évaluer le rôle néfaste qu'y a joué la philosophie des Lumieres. La volonté de faire revivre le passé mène des romanciers a ressusciter un moyen âge monarchique et chrétien ou a évoquer le monde libertin de l'ancien régime. Après la chute de Robespierre, la littérature romanesque baigne dans une atmosphere conformiste. Les romanciers conservateurs cultivent un idéal d'ordre et d'autorité et plaident pour la réconciliation nationale. Si l'inventaire des formes fait apparaître le peu d'originalité des romanciers, la pauvreté d'invention ne doit pas masquer l'intérêt d'une littérature née du besoin qu'ils ont eprouvé d'intervenir dans la vie politique et sociale de la cité.