Quelle autogestion des pratiques sociolinguistiques haïtiennes dans les interactions verbales scolaires et extrascolaires en Haïti ? : une approche sociodidactique de la pluralité linguistique
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Based on an empirico-inductive approach, this research is an analytical description and interpretative synthesis of Haitian sociolinguistic practices from the perceptions of both French and Creole (co-official languages). Positioned way ahead of Haitian Creole and English, French is at the core of social demands due to its role in socioprofessional integration in Haiti. Because it functions as a second language compared to Haitian Creole – first language in Haiti – it generates discriminations, insecurity and security in school and extracurricular verbal interactions. In this context, Frenchified Creole as an index of school-goers' apparent double identity (CreoloFrench-Speaking) can not replace French. The self-management of Haitian linguistic plurality is then considered through « field » sociodidactics so as to reduce linguistic insecurity and facilitate educational success. The approach proposed in this study is « contextualised enunciative didactics ». It considers Haitian French as a construct from local, self-managed and shared linguistico-cultural ressources, and it allows to transpose the speaking learners' daily extra-curricular practices into ordinary school practices to liberate speech
Abstract FR:
Ce travail de recherche basé sur une approche empirico-inductive est une description analytique et une synthèse interprétative des pratiques sociolinguistiques haïtiennes à partir des représentations du français et du créole (langues co-officielles). Situé largement devant le créole haïtien et l’anglais, le français se trouve au centre de la demande sociale pour son rôle dans l’insertion socioprofessionnelle en Haïti. De par sa fonction de langue seconde par rapport au créole, langue première en Haïti, il génère des phénomènes de discriminations, d’insécurité et de sécurité dans les interactions verbales scolaires et extrascolaires. Dans ce contexte, le créole francisé comme indice d’une double identité apparente (créolofrancophone) des scolarisés ne peut remplacer le français. L’autogestion de la pluralité linguistique haïtienne est alors envisagée dans une sociodidactique de « terrain » afin de réduire l’insécurité linguistique et faciliter la réussite éducative. Cette recherche propose comme démarche, une « didactique énonciative contextualisée » considérant le français haïtien comme un construit à partir des ressources linguistico-culturelles locales autogérées et partagées et capable de transposer les pratiques quotidiennes extrascolaires des apprenants locuteurs en pratiques scolaires ordinaires pour libérer la parole.