L'univers sémiotique de la mystification littéraire
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Understood like a writing technique, the trickery hinges on substitutions of names, texts or "styles"; understood like a strategy of publication, the hoax exploits these dressing-up, substituting for a ludic pretending a sometimes fearsome make-believe. By leaning on kripe's theory of proper names, one how the pseudonym generates possible worlds more or less compatible. A typology of pen names (cryptonym, allonym, heteronym, e. G. ) makes it possible to specify their respective mode of referenciation, by difference with that of the legal name and that of the definite description; are also examined the problems rose by polyonymy and anonymity, as well as the particular reception of texts published under this cover. One describes the semiotic universe of hoax as the combinative system of all the universes of belief and discourse which give it an original structure. The selected corpus corresponds to the French domain. Since pseudonymy, pastiche, fake translation, apocryphism and plagiarism appear in the invention of an author, this forgery is specifically studied: thanks to a classification of the different kinds of fictitious writers, one can define the supposed author according to his double stature of hero (within a biography or an exegesis) and auctor (signatory of actually published texts). The comparison of several "lives" of imaginary authors allows picking out topoi interpretable like signs of internal demystification.
Abstract FR:
Comprise comme technique d'écriture, la supercherie repose sur des substitutions de noms, de textes ou de "styles"; comprise comme stratégie de publication, la mystification exploite ces travestissements, substituant a un faire-semblant ludique un faire-croire parfois redoutable. En faisant fond sur la théorie kripkéenne des noms propres, on montre en quoi le pseudonyme est générateur de mondes possibles plus ou moins compatibles. Une typologie des noms supposes (cryptonymes, allonymes, hétéronymes, e. A. ) permet de préciser leur mode de référenciassions respectif, par différence avec celui du nom légal et de la description définie; sont encore examines la polynymie et l'anonymat, ainsi que la réception particulière des œuvres publiées sous ce couvert. On peut ainsi décrire l'univers sémiotique de la mystification comme le système combinatoire de tous les univers de croyance et univers de discours qui la structurent. Le corpus choisi se limite au seul domaine français. Etant donné que la pseudonymie, le pastiche, la traduction supposée, l'apocryphisme et le plagiat même sont réunis dans la supposition d'auteur, cette dernière fait l'objet d'une étude spécifique; suite à une classification des types d'écrivains imaginaires, on cerne l'auteur suppose grâce à son double statut de "héros" (dans une biographie ou une exégèse) et d'auctor (signataire de textes effectivement édites). La confrontation de plusieurs "vies" d'auteurs fictifs permet de dégager certains topoi qui fonctionnent comme indices de démystification interne. Parce qu'il repose sur un "hyperlangage" déceptif, le texte mystifiant est enfin compare à celui du mythe.