La déesse cachée : Isis dans l'oeuvre de Hugo
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The isiac myth, in its commonly accepted figures in Hugo’s times, is for him the source of manifold and contradictory questionings throughout his work. Negatively, he gathers under the image of Lilith Isis, emanation-daughter of Satan in la fin de Satan, all that he feels obscure and "fatal" in the east, Egypt and Isis among other heathen goddesses. Lilith Isis, a condensation of shadow, stands as a figure of the absolute evil, which numerous patterns echo in his novels. Besides, the veiled Isis is nature: the nature which the scientific endeavour of mankind attempts to unveil. But the promise of light is matched with an acceptation of shadow: which also involves the contemplation of the veil, becoming then transparent. Isis is thus a star radiating from behind the veil: the radiance stands metaphorically for the notion of immanence which points to the type of presence of the other in the same, the infinite in the finite. Lastly, Isis is one of the myths through which Hugo views woman: the salvation is not brought about by her sheer function in relation to man but by her mere presence and, still more, by the specific union of flesh and soul she essentially accomplishes and which again belongs to the sphere of immanence. A myth of the presence-absence of alterity, Isis become a figure of the soul. . .
Abstract FR:
Partant des représentations du mythe d’Isis communément admises par son siècle (Isis la voilée, la nature), Hugo en fait le lieu d'interrogations multiples et contradictoires, dans l'ensemble de son œuvre. Sur le versant négatif, il draine dans la figure de Lilith Isis, fille-émanation de Satan dans la fin de Satan, tout ce qu'ont de ténébreux, de "fatal" à ses yeux, l'Orient, l'Egypte et Isis parmi d'autres déesses païennes. Lilith Isis, concrétion d'ombre, constitue un paradigme du mal absolu, repris en de nombreuses figures romanesques. Isis voilée est, par ailleurs, la nature, que l'effort scientifique de l'humanité tente de dévoiler; mais la promesse de lumière s'articule chez Hugo sur une acceptation de l'ombre : il s'agit aussi de contempler le voiler, qui devient alors transparent. L’Isis hugolienne est une étoile rayonnant derrière le voile; l'image du rayonnement concrétise la notion d'immanence qui désigne le mode de présence de l'autre dans le même, de l'infini dans le fini. Isis, enfin, est un des mythes selon lesquels Hugo pense la femme : ce n'est pas par sa fonction (mère, fille ou amante) que celle-ci apporte le salut mais par sa simple présence et, plus encore, par l'articulation spécifique de la chair et de l'âme qu'elle réalise en sa nature, et qui est aussi de l'ordre de l'immanence. Mythe de la présence-absence de l'altérité, Isis devient figure de l'âme, à travers les nombreuses voilées hugoliennes, -âme affirmée, souvent âme éclipsée. . .