Le pouvoir et la parole dans les "Fables" de La Fontaine
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Lyon 3Disciplines:
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A examiner le paysage politique des "Fables", on constate à quel point l'amitié, la bienveillance sont des réalités marginales : qu'à leur place tout un ensemble de contre-valeurs (avidité, méchanceté. . . ) gouvernent les êtres et les poussent à la domination. Au sein de leur désir, les animaux ou les hommes que leur désir bestialise, creusent l'espace de la parole, instrument culturel et jubilatoire de leur violence, reliée de façon archétypale à la bouche qui dévore. La parole aiguisée par toute une pragmatique féroce, est le monopole politique du corps en pleine force. Mais l'engagement de La Fontaine ne s'épuise pas dans l'anatomie de la parole tyrannique : en poète, il cherche un antidote au dévoiement du discours. Il trouve que le pouvoir des fables, le plaisir de l'écriture, quand elle se soucie plus de séduire par ses fictions que de sermonner, tendent à l'utopie d'une humanité réconciliée avec elle-même. La parole est la meilleur et la pire des chose : complice de la force, elle lui permet de se représenter symboliquement et de s'instituer comme pouvoir, comme sauvagerie institutionnelle et menaçante (par les signes du langage, la violence instinctive devient tyrannie d'Etat). Mais de l'autre coté de la théâtralité barbare, La Fontaine a élevé la parole de plaisir sublimant l'effroi du monde et il l'a confondue avec son idée de la poésie