thesis

Darius Milhaud, du "Bras d'or" au "Bœuf sur le toit"

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

The first thirty years of Darius Milhaud's life were the melting-pot of his future; the man and his creative genius were to be found right at the heart of the emotional and aesthetic trends of his period; therefore, one could not fail to notice their repercussions on his intellectual and artistic development at the dawning of a life so abounding in creation. The early revelation of a strong creative temperament gave rise to copious and varied works : as early as 1923, eighty-two numbers of opus, demonstrating every character, every style and every kind of music, with such famous contributors as Francis Jammes, Paul Claudel or André Gide. If the pre-war period was that of apprenticeship of the opening to the musical world and of the first achievements however unskillful, the self-imposed exile in Rio during 1917-1918 allowed him to ascertain his own capabilities and even to reach a certain maturity. Guided by his instinct, he aimed at a complete freedom : freedom of the melody that had once again become modal, departure from the conventions of harmony, independence from the superimposed sound levels etc. . . The violence, the coarseness of certain aggregations some polytonal others not, the provocative insensibility sometimes displayed in his music, unite with the clarity of his orchestration that forsakes half-tones for the stridency of the timbres of the orchestra of soloists in an orgy of colors and a brightness so reminiscent of the south. To him, melody was the main component of the whole sound element but his lyricism remained balanced and showed a certain serenity. In the twenties, Milhaud's message was not only the "method", which was to remain his own, but was also a curiosity, an unflagging availability, an unashamed independence, together with a youthful joy and impatience to create.

Abstract FR:

Les trente premières années de la vie de Darius Milhaud ont été le creuset de son devenir; l'homme et son génie créateur se sont trouvés au cœur des courants passionnels et esthétiques de son époque; on ne saurait donc exclure leurs répercussions sur sa formation intellectuelle et artistique à l'aube d'une vie si dense de créations. La révélation, très tôt, d'un tempérament créateur puissant eut pour conséquence une œuvre abondante et protéiforme : quatre-vingt-deux numéros d'opus, déjà, en 1923, représentant tous les caractères, tous les styles et tous les genres de musique avec des collaborateurs prestigieux tels Francis Jammes, Paul Claudel ou André Gide. Si la période d'avant-guerre fut celle de l'apprentissage, de l'ouverture au monde musical et des premières réalisations parfois maladroites, l'exil volontaire des années 1917-1918 à Rio, lui permit de trouver l'assurance de ses propres forces et d'atteindre déjà une certaine maturité. Guide par son instinct, il prit le chemin d'une totale liberté : liberté de la mélodie redevenue modale, rupture avec les conventions harmoniques, indépendance des plans sonores superposes etc. . . La violence, la rudesse de certaines agrégations polytonales ou autres, l'insensibilité provocante que manifeste parfois sa musique, rejoignent la netteté de son orchestration qui abandonne les demi-teintes pour l'acidité des timbres de l'orchestre de solistes, dans une débauche de couleurs vives et une clarté toute méridionale. La mélodie était pour lui l'élément premier de l'ensemble des composantes sonores mais son lyrisme restait mesure et marque par une certaine sérénité. Le message de Milhaud dans les années vingt était, non seulement cette "manière" qui devait rester personnelle, mais aussi une curiosité, une disponibilité inlassable, une indépendance insolente ainsi qu'une impatience et une joie juvénile de créer.