thesis

Le jeu de l'énonciation en allemand d'après les variantes manuscrites des brouillons de H. Heine

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The processes of written text production in german are analyzed in the rough drafts of H. Heine's Lutezia. After weighing up the existing theories of writing and summarizing the facts available on Heine's handwriting, the data are analyzed from two main points of view. First, the concept of genetic substitution takes into account the paradigmatic consequences of genetic operations on text being produced and makes a computerized dictionary of substitutions possible. Besides an extraordinary variability of modality and modalization, this exhaustive collection reveals the existence of remarkable genetic polarities among the constituents of substitutions and suggests the hypothesis of a multi-level writing in which certain forms, called proto-items, appear as temporary verbalizations of semantic contents which are worked out in a later stage. The reach of this genetic mechanism - discovered in studying the adjective gross - is evaluated for the whole lexicon; but the corresponding hypotheses up beyond the scope of substitutions and suggest a different approach. Therefore, the author devotes the last part of this study to the writing process itself. Various analyses - e. G. Of additive structures, of which proto-items are only a particular case, of repetitions, of anaphoric relations, of questions and answers, of meta-linguistic interventions of the writer - show the existence of remarkable correlations between linguistic and genetic data. In order to take these correlations into account, one builds up a concept of genetic interlocution similar to linguistic interlocution, which covers all phenomena related to the empirical rhythm of writing, and the consequences of which affect the final linear structure of the written product.

Abstract FR:

Ce travail est consacré à l'étude linguistique des processus de production écrite en allemand à partir de l'ensemble des brouillons de la Lutezia de H. Heine. Après un bilan des théories de l'écriture existantes et un résumé des données factuelles disponibles sur l'écriture de Heine, le corpus est analyse selon deux axes complémentaires. D'abord, grâce à la notion de substitution orientée par la chronologie des opérations génétiques sous-jacentes, une exploitation automatisée des données structurées selon les effets paradigmatiques produits par les opérations génétiques débouche sur la constitution d'un dictionnaire des substitutions. Outre l'étonnante variabilité de la modalité et de la modalisation, ce regroupement exhaustif révèle l'existence de polarités génétiques remarquables dans les constituants des substitutions, et amène à construire l'hypothèse d'une écriture à plusieurs niveaux ou certaines formes, appelées proto-termes, sont les verbalisations provisoires d'un contenu sémantique soumis ultérieurement à une élaboration complémentaire. La portée de ce mécanisme génétique découvert à propos de Gross est vérifiée sur l'ensemble du lexique; mais les hypothèses correspondantes dépassent le cadre d'une analyse en termes de substitutions et imposent un autre angle d'approche. C'est pourquoi une dernière partie consacre au processus d'écriture lui-même plusieurs analyses (structures additives dont les proto-termes sont un cas particulier, répétitions, formes linguistiques de reprise, questions-réponses, interventions méta-linguistiques du locuteur) qui montrent l'existence de corrélations remarquables entre des faits de langue et des faits génétiques attestés par leurs traces. Pour expliquer ces corrélations, on est amené à construire, sur le modèle de la double locution linguistique nécessaire par ailleurs, une double locution génétique qui prend en compte l'ensemble des phénomènes liés aux rythmes de l'écriture, et dont les effets se font sentir dans la structure linéaire finale de l'écrit. A ce titre, les brouillons sont un document unique sur les traces que l'énonciation en acte laisse dans l'enchainement des énoncés.