Le philosophe conseiller du prince : une nouvelle figure (XVII-XVIII siècles), le bibliothécaire voyageur
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Paris 1Disciplines:
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Abstract FR:
Le philosophe a toujours voulu conseiller le prince. Cette volonté, contestée, contestable, sera étudiée à travers l'analyse d'un conflit majeur qui structure l'histoire de cette réquisition philosophique. Le service du conseil ne se peut revendiquer comme un privilège de droit que si le conseiller parle le langage de l'universel. Il permet ainsi à chaque libre-arbitre qui l'écoute et le suit, de faire face à la contingence, l'incertitude, la finitude qui paralysent la réalisation historique des fins d'une humanité accomplie. Son autorité tient à sa capacite reconnue de traduire la voix du principe naturel et divin à la source de l'ordre. Cette voix de l'ordre est déposée dans un livre unique et total qui assigne à chaque liberté sa place et sa fonction dans la totalité harmonique que constitue l'ordre du monde. Plusieurs bibles prétendront détenir et exprimer la voix de l'universel ordonnateur : bibles de l'idée, de la nature, de la grâce, de la raison, de la conscience. Plusieurs conseillers émergeront et se combattront pour occuper cette fonction stratégique du service de l'universel qu'est le conseil : le philosophe-demiurge, le prêtre, le noble notable, l'expert, l'influent objecteur (de conscience). Mais la concurrence des bibles entraine leur relativisation. S'il n'est plus de voix de l'universel déposée dans le livre, il n'est plus d'ordre, plus d'autorité, plus de conseil. L'homme est-il alors condamné au seul combat des intérêts particuliers, à l'hégémonie des rapports de force ? Que peut faire le philosophe s'il veut toujours assumer le requisit du conseil qui le définit ? Des bibliothèques…