La mètis dans l'Odyssée, ou l'art d'être efficace
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study is an extension of Marcel Detienne and Jean-Pierre Vernant's reflexion on métis in poetic's field. As a narrative of contests, Odyssey is the ideal setting for a poetic expression of métis. Odysseus and Penelope are crafty, they share a homophrosuné, an egality and a compliticity of cunning. They are also, polukerdeièsin, they have a penchant, a tropism, for the tricks. They are one when it cornes to making a profit. The term that we thought most appropriate to account for Odysseus and Penelope's intelligence is kerdosuné, the clever efficiency, the profit (kerdos) motive. The challenge of epic contests is the restoration of the recognition, the charis. Odysseus tricks to find his place in the oikos, to be acknowledged by his relatives. The epic song participates in this project of charis protection and preservation. Il is an expedient, a pharmakon epistrophon wich « turns » (translation of epistréphein) the hearts toward the euphrôn, the cheer. The study of métis in the Odyssey reveals the importance of the poetic function of the game in the Ancient Greece.
Abstract FR:
Cette étude est un prolongement, dans le domaine poétique, de la réflexion sur la métis engagée par Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant. En tant que récit d'épreuves, l'Odyssée est le cadre idéal pour une expression poétique de la métis. Ulysse et Pénélope sont rusés, ils partagent une homophrosunè, une égalité et une complicité d'intelligence. Ils sont, également, polukerdeièsin, ils ont un penchant, un tropisme, pour les astuces. Ils ne font qu'un quand il s'agit de tirer un profit. Le terme qui nous a semblé le plus approprié pour rendre compte de l'intelligence d'Ulysse et de Pénélope est kerdosuné, l'astucieuse efficacité, la recherche du profit (kerdos). L'enjeu des épreuves épiques est le rétablissement de la reconnaissance, de la charis. Ulysse ruse pour retrouver sa place au sein de l'oikos, pour être reconnu par les siens. Le chant épique participe à cette entreprise de protection et de maintien de la charis. Il est un expédient, un pharmakon epistrophon qui « fait tourner » (traduction d'epistréphein) les cœurs vers l'euphrosuné, l'état joyeux. L'étude de la métis dans l'Odyssée révèle l'importance de la fonction poétique du jeu dans la Grèce archaïque.