Durée segmentale et voisement : impact de la source laryngée
Institution:
Aix-MarseilleDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The relation between the phonetic properties and phonological features are the object of many theoretical propositions. This thesis focus on the relationship between consonant and vocalic durations and the voicing feature of the consonant in French. Our objective is to investigate the impact of the phonatory organ and the phonatory source on the segmental durations. We suppose that the systematic differences in the segmental lengths correlative to voicing are not determined only by physiological constraints but could be phonologized. We have selected five kind of phonations : normal (modal and whispered) and pathological (Tucker, esophageal and pseudo-whispered voices). We observe that whatever the source (periodic vs noisy) the results show similar time differences between voiceless vs voiced consonants, and, between vowels preceding voiceless vs voiced consonants. Concerning the impact of the phonatory organ, in pathological phonations (esophageal and pseudo-whispered speech), the differences in segmental durations are reduced but not neutralized. This would indicate that, although these systematic variations are partly induced physiologically, they remain robust to change in the both phonation conditions (normal and pathological). We can therefore assume that the segmental durations covariant with voicing can constitute linguistic information represented at the phonological and / or lexical level, thus joining the propositions of phonetically based phonological models and less abstractionist models.
Abstract FR:
Les relations entre les propriétés phonétiques et les traits phonologiques sont l’objet de multiples propositions théoriques. Cette thèse s’intéresse aux relations entre les durées consonantiques ou vocaliques et le trait de voisement des obstruantes en français. Notre objectif est d’analyser l’impact de l’organe phonatoire et de la source phonatoires sur les durées segmentales. Nous faisons l’hypothèse que les différences systématiques des durées segmentales corrélatives au voisement ne sont pas déterminées uniquement par des contraintes physiologiques, mais pourraient être phonologisées. Nous avons sélectionné cinq types de phonation normale (modale et chuchotée) ou pathologique (voix Tucker, œsophagienne et pseudo-chuchotée). Nous observons que quelle que soit la source, périodique vs bruitée, les résultats montrent des écarts de durée similaires entre obstruantes sourdes et voisées, et, entre voyelles précédant une obstruante sourde vs voisée. Concernant l’impact de l’organe phonatoire, les phonations non laryngées (œsophagienne et pseudo-chuchotée) réduisent significativement, sans les neutraliser, les différences de durées segmentales liées au trait de voisement de l’obstruante. Cela indiquerait que, bien que ces variations systématiques soient en partie induites physiologiquement, elles restent robustes aux changements de condition de phonation, normales comme pathologiques. On peut donc penser que les durées segmentales covariantes avec le voisement peuvent constituer des informations linguistiques représentées au niveau phonologique et/ou lexicale, rejoignant ainsi les propositions de modèles phonologiques ancrés phonétiquement et moins abstractionnistes.