thesis

Topographie du réel et espace romanesque dans En famille et autres romans d'Hector Malot

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Artois

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

H Malot’s career as a writer started in the late 1850’s at a time when the battle for Realism was going on. A young progressionist amenable to leftist views, he sided with the Moderns. His early novels bear witness to this commitment. Towards the end of his career he still proclaimed his support for the movement. Yet, as a proponent of the narrative tradition, he was convinced that any reality could not serve as the subject matter for an artwork, so he went his own way. Following Balzac’s example he supported character study that emphasized the moral man. E Zola rejected him as an idealist because of the small emphasis he gave to determinism and physiology. Malot’s writings, widely distributed through the press and cheap series made him a popular novelist. He relied on these medium in order for his novels to echo the moral, social and political issues that prevailed over the century. In a literary column that he wrote at the beginning of his career, he expressed his admiration for Dickens who, in Malot's own words, managed to coax his readers into seeing the shortcomings of Victorian society without shocking them and prodded them into redressing those failings. For Malot, this is where realism lies : in a literature that is in touch with the issues of the day, and with the potential to generate a reaction to them. The study of En Famille confirms the stance taken by H MALOT. If the book was not written until documentation had been gathered and research carried out in line with the procedure required for a realist novel it was devised out of a move in which imagination and narrative play a leading part. In a way that is even more overt than in other realist novels, genuine places open up onto a dreamlike world which serves as a backdrop to the story. The novel is nonetheless linked to the events that were foremost on French people’s minds in the 1890’s : poverty among workers and the risks of social unrest that were looming. Malot paints a picture of the situation and in order to confront it urges readers to display humanity in a paternalistic way.

Abstract FR:

Hector Malot débuta dans la carrière des lettres, à la fin des années 1850, au moment où se jouait la bataille réaliste. Jeune homme progressiste, à la sensibilité de gauche, il se rangea du côté des modernes. Ses premiers romans portent les traces de cet engagement. A la fin de sa carrière, il affirmait encore son adhésion au mouvement. Toutefois, persuadé que toute réalité ne peut être sujet de l'oeuvre d'art, tenant de la tradition narrative, il suivit une voie qui fut sienne. Dans la lignée d'H. De Balzac, il souscrivit à l'étude de caractère, mettant en valeur l'homme moral. Le peu de place qu'il accorda au déterminisme et à la physiologie le fit rejeter par E. Zola au rang des idéalistes. Son oeuvre, largement diffusée par le biais de la presse et des collections bon marché, fit de lui un romancier populaire. C'est sur ce plan qu'il tabla pour faire de ses romans un lieu de résonance : résonance des questions morales, politiques et sociales qui parcoururent le siècle. Dans une des chroniques littéraires qu'il rédigea au début de sa carrière, l'écrivain manifeste son admiration pour C. Dickens, qui sut, selon lui, amadouer son public pour lui donner à voir, sans le choquer, les travers de la société victorienne et l'inciter à les redresser. C'est là que réside pour lui le réalisme : dans une littérature en prise sur les problèmes de l'époque, capable d'agir sur eux en retour. L'étude du roman En Famille confirme le parti-pris. S'il ne fut composé qu'après un travail de documentation et d'enquête, dans le respect de la démarche requise pour un roman réaliste, il fut conçu à partir d'un mouvement dans lequel imagination et narration tinrent la première place. Les lieux calqués sur la réalité s'ouvrent, de façon plus affichée encore que dans d'autres romans réalistes, sur un espace rêvé qui sert de toile de fond à la fable. Le roman n'en est pas moins relié aux événements qui préoccupèrent les Français dans les années 1890 : la misère ouvrière et les risques d'embrasement social qui se faisaient jour. H. Malot évoque la situation et invite, pour y faire face, à faire preuve d'humanisme en suivant la voie du paternalisme.