Marguerite Duras : une écriture de l'irreprésentable
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Marguerite duras' oral and written statements on writing express in differents ways the same ambition : to write like before the writing. After having emphasised the melancholic tone of this writing's conception, the dissertation then sheds light on this "problem" which arises particularl y within the writer' last years, from 1979 until 1996. The first part shows the seiting up of a parole of truth based on the status of the enunciator (subjective but impersonal) ; it then studies the fabrication of a writing of vision and apocalypse. The second part analyses a particular use of tenses and moods (temporal incoherenqes, intricacy of the conditional and indicative moods). The third part shows that duras has managed to write like before the writing by using other procedures: by altering the french language and her own style with vietnamisms, oralisms and infantilisms so as to compose and ideal language of plurality (capable of "reverberat[ing] the state preceding the expression, before the betrayal"), which uses the "jewish language" as its model.
Abstract FR:
Les propos écrits et déclarations orales de Marguerite Duras sur l'écriture expriment de diverses façons une même ambition : écrire comme avant l'écriture. Après avoir souligné ce que cette conception de l'écriture a de mélancolique, c'est à ce <<problème>> que cette thèse s'intéresse, tel qu'il se pose à un moment particulier - dans les dernières années de l'écrivain, de 1979 à 1996. La première partie montre comment s'érige une parole de vérité fondée sur le statut particulier de l'énonciateur - subjectif mais impersonnel - puis étudie la fabrication d'une écriture de la vision et de l'apocalypse. La deuxième partie analyse un emploi particulier des temps et des modes (incohérences temporelles, intrication du conditionnel et de l'indicatif), grâce auquel l'écrivain a su trouver les moyens d'une traduction du chaos. La troisième partie montre enfin que Duras est parvenue à écrire comme avant l'écriture en usant d'autres procédés encore : en altérant la langue française et son propre style de vietnamismes, d'oralismes et d'infantilismes, pour composer une langue plurielle idéale (capable de <<réverbér[er] l'état qui précède l'expression, avant la trahison>>) à, laquelle la <<langue juive>> sert de modèle.