La formation de l'homme "national" et l'université d'Oxford : nationalismes, masculinités et réforme de l'éducation oxonienne dans l'Angleterre géorgienne et victorienne
Institution:
Paris 12Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The University of Oxford experienced major changes in the second half of the 19th century. Its educational methods, curricula, and religious nature were substantially modified. Through an original gender approach, this PhD thesis aims to study why and how these modifications were carried out. It shows that one of the driving forces behind the reform of the university was the need to form elites that would embody the "manly" and the national values of the country. It establishes that the origin of the transformation of Oxford dated back to the end of the 18th century, at a time when the educational model of aristocracy was challenged by the rising middle classes as originating "effeminate" and "antinational" men. Finally, it shows that the most important trigger for this transformation was the Oxford Movement (1833-45), with its "antinational" agenda and its "effeminate" male gender role.
Abstract FR:
L'université d'Oxford connut des changements majeurs dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ses méthodes éducatives, ses cursus d'enseignement et sa politique religieuse furent profondément modifiés. L'objet de cette thèse est d'étudier pourquoi et comment ces modifications furent effectuées, et ce, à travers une perspective nouvelle intégrant l'analyse à la fois des masculinités et des nationalismes de l'époque. Ainsi, ce travail démontre qu'un des moteurs de la réforme de l'université fut le besoin de former des élites conformes aux valeurs "masculines" et nationales du pays. Il établit que, s'inscrivant dans des conflits de classes, la mutation oxinienne trouva ses origines à la fin du XVIIIe siècle, au moment où le modèle éducatif ("antinational" et "efféminé") de l'aristocratie fut remis en cause. Il montre enfin que le déclencheur immédiat de cette mutation fut le mouvement d'Oxford (1833-45), son projet politico-religieux "antinational" et son modèle masculin "efféminé".