La systématique de construction du mot en français : prolégomènes à une typologie du langage avec application au mot Esquimau
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The study assumes that a typology of language should not be based on the particular characteristics of words in sentences, but rather on the structure and the functioning of the mechanisms, hidden in one's mind, which allow the emergence of the words. The author first tries to construct a theoretical model of the mechanisms responsible for the production of woods in French. His analysis, which concerns simple as well as complex words made up of different lexical constituents, reveals that the mental construction of the words in this language is ensured by a limited number of specific operators, and that it is realized instantaneously according to an order which is the opposite of the order of emergence of the words spoken. The same analysis, applied to the eskimo language, reveals that this systematical organization is not universal. The construction of the eskimo words relies indeed on a mechanical structure which is not as highly specialized as it is in French and which requires therefore more time to operate than it does in our language. Through his demonstration the author tries to point out a certain number of possible differences in the functioning of the human language.
Abstract FR:
L'étude part du principe qu'une typologie du langage doit être fondée non pas sur les caractéristiques des mots observés dans la chaine parlée, mais sur la structure et le fonctionnement des mécanismes de langue qui rend leur émergence possible au plan observable. A cet effet l'auteur tente de reconstituer comme base de référence la psychomécanique de construction des mots à caractère prédicatif du français. L'analyse, qui concerne aussi bien les mots lexicalement simples que les mots composés de suffixe et de préfixes, révèle que la construction mentale du mot est, dans cette systématique, assurée par des automatismes de langue spécifiques et qu'elle s'effectue selon un ordre opératif inverse de celui qui préside à l'émergence de l'unité constituée au plan résultatif du discours. La prise en considération des faits de l'esquimau est l'occasion pour l'auteur de démontrer qu'une telle systématique n'a rien d'universel. La construction du mot esquimau apparait en effet devoir prendre son départ à une psychomécanique de structure radicalement différente dont la conception, reconstituée, exige un temps opératif de développement beaucoup plus long qu'en français. La comparaison entre les deux langues étudiées fait ainsi ressortir des différences radicales dans le fonctionnement du langage humain.