Les jardins idiomatiques de Babel : la traduction au révélateur des aspects idiomatiques du langage
Institution:
NiceDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research should be considered as an inquiry into the process of tranlation. Studying idioms and puns has enabled us to show that translating amounts to reformulating which involves a remotivation of the linguistic sign. The translator, translating here the untranslatable, must reconstruct the link which unites the signified and the signifier (even if those in the target language are different from those in the source language) in order to convey the speaker’s perception of the world brought to light in the first utterance. The corpus is not studied as a list but within the specific context of the balloons of a very famous comics, Peanuts, in its American, French and Italian versions. The size constraints of the balloons oblige the translator to be concise and avoid the pitfall of explanation. The chief constraint is not to render forms or ideas, but to translate signs and thus convey what can be defined as the “alludé” (what is being alluded to), deconstructing the sign before carrying out the transposition. The alludé will make it possible to talk about the same world, but a world reinvented through different means of expression (language or translation), thus shedding light on the general process of lexicon elaboration through its different stages: motivation, convention and arbitrariness.
Abstract FR:
Cette recherche se présente comme une contribution à la réflexion sur la traduction. L’étude des locutions idiomatiques et des jeux de mots nous a permis de démontrer que la traduction passe par une reformulation qui implique une remotivation du signe. Le traducteur, ici contraint de traduire l’intraduisible, doit reconstruire le lien qui unit le signifié au signifiant (sans pour autant que ceux-ci dans la langue cible soient identiques à ceux de la langue source) afin de rendre compte du rapport du locuteur à sa représentation du monde mise en lumière dans l’énoncé de départ. Le corpus n’est pas étudié comme une liste inerte mais dans un contexte très fortement paramétré : celui des bulles accompagnant une très célèbre bande dessinée, Peanuts, dans ses versions américaine, française et italienne. La taille des bulles oblige les traducteurs à être concis et leur évite de tomber dans le piège de l’explicitation. Il ne s’agit donc pas de rendre des formes ou des idées, mais des signes, et ainsi de transmettre ce qui peut se définir comme « l’alludé » (ce à quoi il est fait allusion), en engageant une démarche de déconstruction avant d’effectuer la transposition. C’est précisément l’alludé qui permettra de parler du même monde, mais d’un monde réinventé à travers les différents moyens d’expression (langage ou traduction), nous éclairant ainsi sur le processus général d’élaboration du lexique dans ses diverses phases : motivation, convention et arbitraire.