thesis

Des rhétoriques coloniales à celles du développement : archéologie discursive d'une dominance

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Montpellier 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Our thesis addresses the discursive modalities of «specific dominance relationship», which characterises Franco-African relations. The recomposition of colonial rhetorics into development rhetorics is analysed through rephrasing phenomenas, which both render and take part in constructing the dominance. Whilst the discourses of researchers in human sciences provide us with preliminary observatories, the analysis of lexicographic and encyclopaedic discourses offers memory archives. Such resources make it possible to get a comprehensive overview of the notions of colonization, civilizing progress, and development. The progression within theories of discourse and linguistic categorisation makes it possible to suggest discursive configuration hypotheses and to follow their transformation in the course of History. They are put to the test of corpus studies of texts about the civilisation, the colonisation and the development of Africa around Mali. The analysis of the enunciative organization of successive stages of discourse makes it possible to spot several markers of interdiscours which bind the texts to the depth of discourse and contribute to the construction of objects and practices specific to discursive formation. We are then able to highlight processes of production/reproduction of a western normative «type» facing a double alterity, both within and outside the category (in a symmetrical relationship and a complementary relationship with stereotypy). Ultimatly, the analyses enable us to approach the discursive functioning of the ideology that structures the dominance relationship.

Abstract FR:

Notre thèse interroge les modalités discursives du « changement dans la continuité », qui fait la spécificité des relations franco-africaines. Les recompositions discursives – des rhétoriques coloniales à celles du développement – sont analysées à travers les phénomènes de reformulation linguistique, qui rendent compte et participent à construire une « relation de dominance particulière ». À partir des observatoires que sont les discours des chercheurs en sciences humaines, l’analyse des archives de mémoire lexicographique et encyclopédique résulte en un état des savoirs sur les notions de colonisation, de progrès civilisateur et de développement. Le parcours au sein des différentes théories du discours et de la catégorisation linguistique permet de poser des hypothèses de configurations discursives et de leur transformation au fil de l’Histoire. Ces hypothèses sont soumises à l'épreuve d'un corpus d'étude sur la « civilisation », la colonisation et le « développement » de l’Afrique autour du Mali. L’analyse de l’organisation énonciative d’états de discours successifs permet de repérer des marqueurs d'interdiscours qui, soudant les textes dans l'épaisseur du discours, contribuent à construire des objets et des pratiques propres à la formation discursive. Sont ainsi dégagés quelques processus de production/reproduction d’un « type » normatif de citoyen occidental face à une altérité double, à la fois incluse dans la catégorie et extérieure à elle (relations de symétrie et de complémentarité avec stéréotypie). In fine les analyses permettent d’approcher le fonctionnement discursif de l’idéologie qui structure la relation de dominance.