thesis

L'inscription de la modernité dans le roman gabonais : approche stylistique et sociolinguistique de trois romans gabonais : "Elonga" (A. Rawiri), "Au bout du silence" (L. Owondo) et "Parole de vivant" (A. Moussirou-Mouyama)

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 12

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The problem of language is crucial for francophon writers, above all, when they speak many languages. As says R. BARTHES : " The real writer is the one for who the language is problematic, one who experiences is depth, and who does not treat it as a simple instrument ". Few years ago, writing in french forced the francophon writers to be ridden only by french people. The dilemma was that : to be or not to be understood. The gabonese writers, like L. OWONDO and A. MOUSSIROU-MOUYAMA, appropriate themselves french language, the language of the old colonizer. We can say that they succeeded, as said LABOU TANSI SONY, to " tropicalize " it, more, to " gabonize " the french language to use it as a raw material to write the traditionnal speaking and exprimate the local realities. Today, the gabonese literature that was absent in african literary anthologies, is now full of promises. It is this optimism that appear through these words of A. MOUSSIROU-MOUYAMA : " The vitality of gabonese literature, visible through the last publications and the recent infatuation for the theatre (also in french), come from a form of appropriation of the french language ". That says the difference of writing and the necessity to say without betraying. That vitality of the gabonese literature, explains oneself by a new kind in the practise of language, in opposition with the first writers. Quite so, before the modern writers, the others like A. RAWIRI, R. ZOTOUMBA, took the language only as a simple mean of communication, used to name things of the reality and not to symbolize those. In consequence, the poetic, symbolis and aesthetics dimension of the language was absolutly disqualified. So the modern gabonese writers must craft with the reality.

Abstract FR:

La question de la langue est cruciale pour les écrivains francophones. Elle se pose nécessairement à l'homme de lettres, plus encore à l'écrivain francophone de plusieurs langues. Ainsi que l'affirme à juste titre R. BARTHES est " écrivain celui pour qui le langage fait problème, qui en éprouve la profondeur, non l'instrumentalité ou la beauté ". Certes, écrire en français condamnait, à l'origine, les écrivains francophones à être lus surtout par les Français de France. Le dilemme était donc celui-ci : être entendu ou ne pas l'être. Les romanciers gabonais tels L. OWONDO et A. MOUSSIROU-MOUYAMA se sont approprié la langue française ; la langue de l'Autre ( l'ancien colonisateur ). Dans une certaine mesure ils sont parvenus selon l'ambition de L. T. SONY à "tropicaliser", mieux à "gaboniser" la langue française, à l'utiliser comme matière première pour écrire la parole traditionnelle et dire les réalités locales. Enfin la littérature gabonaise souvent survolée, voire absente des anthologies de littérature africaine est désormais pleine de promesse. C'est cet optimisme qui transparaît dans ces propos de A. MOUSSIROU-MOUYAMA : " La vitalité de la littérature gabonaise, observable avec les dernières publications et l'engouement récent pour le théâtre ( en français également ) viennent — à titre d'hypothèse — d'une certaine appropriation de la langue française qui dit la différence d'écrire et la nécessité de dire sans trahir ". Cette vitalité de la littérature gabonaise s'explique en grande partie par une nouvelle conception ou pratique du langage qu'ont les romanciers, L. OWONDO et A. MOUSSIROU-MOUYAMA contrairement aux précédents romanciers. En effet, avant eux les romanciers tels A. RAWIRI et R. ZOTOUMBAT concevaient le langage comme uniquement un moyen de communication qui ne sert qu'à nommer les objets du réel et non à symboliser. Du coup la dimension poétique, symbolique et esthétique du langage est mise en veilleuse. Or une oeuvre littéraire s'évaluant par sa littérarité ne saurait se borner à la représentation du réel cru. L'écrivain gabonais doit par conséquent ruser avec le réel.