L'art du vide : pour une approche descriptive des phénomènes elliptiques
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
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Abstract FR:
Cette analyse descriptive est basée sur un corpus représentant un échantillon de français le plus large et le plus diversifié possible. Deux critères ont été retenus pour discriminer les séquences relevant de l’ellipse : il s’agit de constructions non canoniques (vis à vis du canon posé par l’Approche pronominale) et l’interprétation de ces constructions ne s’appuie pas strictement sur le matériel linguistique exprimé. Nous avons ainsi dégagé trois grands groupes de séquences : 1) des constructions nominales ou verbales coordonnées de forme non canoniques : "La plage est déserte et pleure sous juillet. " 2) des constructions à têtes lexicales non spécifiées : "Au moins quand il me trompe, je sais avec qui !" 3) les cas appelés classiquement « gapping » : "J'affirme que Balzac attire les cuistres autant que le miel les mouches". Au niveau syntaxique, le statut non canonique de ces séquences doit être remis en cause car elles se comportent syntaxiquement comme des séquences canoniques et qu’elles constituent une ressource banale pour les locuteurs. Toutefois on peut noter des différences dans la manière dont les locuteurs les emploient puisque le contexte d’énonciation influence l’apparition de telle ou telle forme. Ainsi, il a été mis en lumière des phénomènes de grammaire première et grammaire seconde. En outre, nous avons pu révéler l’importance des emplois idiomatiques de ces structures. Pour ce qui est de l’interprétation, elle s’appuie toujours sur un effet de balancier entre la construction « déficitaire » et un élément ou un faisceau d’élément dans le contexte, désigné comme Pilote. Le pilote peut être syntaxique ou sémantique selon que les éléments qui le constituent sont du matériel linguistique exprimé ou pas. Au terme de ce travail, il semble qu’il soit possible de se dispenser d'un recours à l'ellipse comme effacement de matériel syntaxique pour décrire des structures qui apparaissent non canoniques, essentiellement en ce qu'elles ne respectent pas l'axiome de la régularité de l'interface sémantique-syntaxe. En renonçant à cet axiome, on peut admettre que certains éléments d'interprétation d'un énoncé ne sont pas fournis par les mots présents dans cet énoncé, mais par des éléments du contexte dans lequel il a été émis.