thesis

Le culte des martyrs en Gaule, d'Hilaire de Poitiers à la fin du VIème siècle

Defense date:

Jan. 1, 1994

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

From the middle of the IVth century to the end of the VIth century, the cult of saints had grown in Gaul where the martyrs had been too scarse to bring up sooner martyrial devotion. However, at the end of the VIth century, the Gaul was become the land of saints. Many documents, the main of them are texts, allow to follow installation and progression of saints veneration. The first part studies the chronological expansion. Three times appear. In the first, until the middle of the Vth century, the martyrial worship concerned at first a part of the Gallic aristocracy who was fond of ascetism and who considered martyrs as models to imit in order to obtain the eternity. Then, in firty years, when the roman domination broke down, the bishops of tours and of some south churches organized for their Christian people the cult of saints whom they presented as the best defensors against the war's misery and against the Arianism. From this period, the saints participated to the conflicts of their times. During the whole VIth century, at the will of bishops, new saints were created to overcome the political, ecclesiastical. . . Crisis which affected their cities. In spite of this movement, at the end of the century, the extreme west and north of the Gallic country did not enough know the cult of saints which stayed firstly an urban practice. The second part of work studies the connections between saints, their friends, their church and their city. The saint took place of the roman patron in face of Christians and of cities. Their veneration expanded on two levels, individual and collective. Its vigor came from the hope of an aid in present on earth and in the future after the death. More and more, the bishops became the patron of this cult […]

Abstract FR:

De l'épiscopat d'Hilaire de Poitiers à la fin du VIème siècle, le culte des saints s'est implanté en Gaule dans une contrée où les martyrs avaient été trop rares pour susciter une dévotion martyriale antérieure. Les étapes et les processus de cette acculturation qui firent de la Gaule, dès la fin du VIème siècle, le pays des saints, peuvent être suivis à travers une abondante documentation essentiellement littéraire. Une première partie traite de l'évolution chronologique où trois étapes sont nettement marquées dans un premier temps, jusqu'au milieu du Vème siècle, la piété martyriale n'intéresse que des milieux aristocratiques épris d'ascétisme qui voient dans les martyrs des modèles; leur perspective est eschatologique. Puis dans les années 455-480, sous l'impulsion des évêques de Tours et d'églises méridionales, un culte est organisé dans des cités en l'honneur de saints qui sont présentés comme des défenseurs contre les malheurs de la guerre et contre la diffusion de l'arianisme. Désormais, les saints participaient aux conflits de leurs temps. Ils le firent durant tout le VIème siècle. Aussi leur nombre se multiplia-t-il au gré des évêques et au rythme des crises internes subies par les cites gauloises. A la fin du siècle, certaines parties de la Gaule (au nord de la Seine, à l'ouest de Rennes) et les campagnes connaissaient encore à peine le culte des saints qui restait donc un fait urbain. La deuxième partie traite des relations entre les saints, les fidèles, les églises et les cités. Le saint gaulois est d'abord considéré comme un patron puissant et perpétue l'antique patronage romain. Son culte existe à un niveau individuel et collectif. Son essor repose sur l'attente d'une aide immédiate et dans l'au-delà. Il se construit sous l'impulsion des évêques et progressivement donne naissance à une nouvelle civilisation qui se manifeste par une littérature spécifique, par des constructions de basiliques.