Les cadets de Dieu : familles, migrations et vocations religieuses en Gévaudan (fin XVIIe-fin XXe siècles)
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
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Dans les anciennes sociétés rurales inégalitaires du sud de la france, les destins varient en fonction du rapport à l'héritage : les cadets exclus deviennent les vecteurs de l'histoire, notamment par la migration. En terre de chrétienté, calviniste (les Cévennes) ou catholique (reste du Gévaudan-Lozère), une forte minorité s'est spécialisée dans la migration à vocation religieuse : refugiés huguenots après 1685, prédicants, prophètes et pasteurs, voire instituteurs en Cévennes, prêtres, frères, religieuses ou missionnaires ailleurs. Alors que la sécularisation du protestantisme autorise une entrée réussie en république, un catholicisme obsidional (depuis 1791) se dresse face à la modernité et jouit d'une inflation sans précédent de vocations, que nourrissent l'exil interieur, l'offre cléricale d'enseignement et de promotion, les intérêts complémentaires de l'église et des familles, et l'obsession renouvelée de la mort avunculaire ou dynastique. La vocation s'accumule dans des lignages privilegiés (terres, lettres, mandats et "appels") ; elle se mondialise (missions et refuges après les lois de 1880 et 1901-1904). La fécondité de la "terre des prêtres" s'épuise au XXe siecle ainsi que la spécialisation migratoire, scolaire ou politique des deux Lozère (ou des deux France). Exode rural et sécularisation ont conjugue leurs effets, vers un nouveau "desert".