L'évolution de l'usage du subjonctif en français contemporain
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our study concerns the use of subjunctive forms in the present and the past in established corpuses in order to contrast the medium (oral-written), the activity (political-literary) and the year (1958 and 2001). Our work is based on the variationism of W. Labov who takes as his point of departure the notion of linguistic change (in real and apparent time). The analysis of the corpuses reveals correlations among syntactic elements (verbs, adverbs, adjectives, conjunctions, etc. ) in the three types of propositions (completive, relative and circumstantial) that are combined with the subjunctive unit marked (que je sois) or unmarked (que je passe), as well as the indicative form (que je suis). Despite the small size of our sample, the analysis suggests the following avenues for exploration in cultivated usage. There was no sudden drop in the use of the subjunctive between 1958 and 2001. This stability hides some interesting facts : in oral usage, the concentration around a certain number of triggering mechanisms such as the verbs falloir and vouloir in completive propositions; the concentration around few conjunctions particularly (pour que) ; the decline of the virtual effect of relative propositions; and finally, the decline of the use of sentence types (interrogative and negative).
Abstract FR:
Notre étude porte sur l’usage des formes subjonctives au présent et au passé dans des corpus établis pour pouvoir contraster le medium (oral/écrit), l’activité (politique/littéraire), et l’année (1958 et 2001). Nous nous sommes appuyé sur le variationnisme de W. Labov et sa notion du changement linguistique (en temps réel et apparent). L’analyse des corpus permet d’établir des corrélations entre des éléments syntaxiques (verbe, adverbe, adjectif, conjonction, etc. ) dans les trois types de propositions (complétive, relative et circonstancielle) qui se combinent avec l’unité subjonctif marquée (que je sois), non marquée (que je passe), mais aussi de l’indicatif (que je suis). Malgré la taille réduite de notre échantillon, l’analyse suggère les pistes suivantes : pour cet usage lettré, l’usage du subjonctif n’a pas brutalement baissé entre 1958 et 2001. Cette stabilité masque des faits intéressants à l’oral : la concentration autour d’un certain nombre de déclencheurs comme les verbes falloir et vouloir dans les complétives, la concentration autour de peu de conjonctions notamment (pour que) ; le recul de l’effet virtuel pour les relatives, et enfin le recul de l’usage des modalités (interrogative et négation).