Abstract FR:

Parmi toutes celles des reformateurs, l'oeuvre de mably se detache par l'audace meme de son "esprit critique" au sens d'entreprise destructrice denoncee par comte. Elle s'acharne a demanteler les assises de la monarchie hereditaire, en epaulant, notamment, les luttes des parlements contre le "despotisme ministeriel", en les incitant a se faire de "nouveaux droits". Ce nostalgique d'une egalite a jamais perdue invoque, certes, comme conditions du contrat originaire, les principes du droit naturel. Mais audela de cette armature theorique, leur portee subversive tient au fait qu'ils nous font connaitre nos droits imprescriptibles* le droit d'avoir ses opinions, de resister aux abus, de rester "libres dans la societe", en nous rappelant le bonheur ou nous destinait la nature. Sans eux, impossible de demeler, en tout acte historique, sa part d'injustice, ou de droiture. . . Le specialiste du "droit public de l'europe" va condronter, a la lumiere de ces principes, les merites des constitutions europeennes, leur capacite d'affermir la liberte de certains peuples, ou de s'en rapprocher. Un "droit des gens" doit representer a la raison des gouvernants la necessite de lui subordonner tout patriotisme. En puisant des lecons dans les bilans des proces de declin, des rares "revolutions heureuses". L'historien ne cesse de traquer les symptomes des "passiosn agreables", les ravages provosues par "l'avarice et l'ambition". Certes, le souhait de charger de futurs "etatsgeneraux" de l'integrale "puissance legislative" trahit bien un projet revolutionnaire (conforte, au surplus, de l'entretien du "mythe carlovingien"). Seulement il est tempere par la "these des contreforces", prete a confier la distribution des pouvoirs - dans la