L' Implication de l'imaginaire dans l'interaction didactique en classe de langues
Institution:
Antilles-GuyaneDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research paper proposes to study the place and role of the imaginary in educational interaction in languages. The first hypothesis formulated is that the imaginary is a dynamic process that occurs at the moment of speaking or, at least, at the moment of co-constructing discourse-ininteraction. It is presented as one of the moving forces of teaching and appropriation behaviour. The second hypothesis stated is that the imaginary appears in the dissymmetry in position and knowledge between teachers and leamers. It is evident in differences of focus (usage or rule, form or meaning, language or culture, but also the practice of communication or that of self-figuration). This research, ethnographie in nature, was conducted at the French Institute in Latin America, in Mexico City. Results confirm the initial hypotheses and show that the imaginary is a dynamic process that not only allows people to co-construct the world (it is the result of a play of images), to make it be (it gives a meaning to the different images), but also to face it (it allows the interactors to situate themselves in relation to others and in relation to objects in the world). The notion of the imaginary is redefined: it should be understood as a (re )presentation of reality but one that is situated at the level of the interactional moment. Ln a way, it is a question of a (re)presentation coconstructed in the depths of the discourse. The conclusion reached is that acting linguistically in language class does not involve just communicating or co-acting, but also co-constructing and cobeing.
Abstract FR:
Ce travail de recherche se propose d'étudier la place et le rôle de l'imaginaire dans l'interaction didactique en langues. La première hypothèse formulée est que l'imaginaire est un processus dynamique qui intervient au moment de la prise de parole ou, du moins, au moment de la coconstruction du discours-en-interaction. Il est présenté comme l'un des moteurs des conduites d'enseignement et d'appropriation. La deuxième hypothèse énoncée est que l'imaginaire apparaît dans la dissymétrie des places et des savoirs entre enseignants et apprenants. Il se manifeste dans les divergences de focalisations (l'usage ou la règle, les formes ou le sens, la langue ou la culture, mais aussi la pratique de la communication ou celle de la figuration de soi). Cette recherche, de type ethnographique, a été réalisée à l'Institut français d'Amérique latine à Mexico. Les résultats obtenus confirment les hypothèses de départ et montrent que l'imaginaire est un processus dynamique qui permet aux hommes de co-construire le monde (il est le résultat d'un jeu d'images), de le faire être (il donne un sens aux différentes images) mais aussi de l'affronter (il permet aux interactants de se placer par rapport aux autres et par rapport aux objets du monde). La notion d'imaginaire est redéfinie : il faut l'entendre comme une (re)présentation de la réalité mais une (re )présentation située sur le plan de l'instant interactionnel. Il s'agit, en quelque sorte, d'une (re )présentation co-construite dans l'épaisseur du discours. Il est conclu qu'agir langagièrement en classe de langues ne signifie pas uniquement communiquer ou co-agir mais aussi co-construire et co-être.