Abstract FR:

Premier esprit moderne, ludwig van beethoven apparait, a la fin du dix-huitieme siecle et au tout debut du dix-neuvieme, comme l'agent privilegie d'une mutation. Cette transformation, musicale et anthropologique, se manifeste par l'intauration de sensibilites temporelles nouvelles, inscrites dans la phenomenologie intime de la forme musicale et etudiees a partir de la matier signifiante - a la fois homogene et hybride- que constituent ces dix-sept quatuors a cordes. Cette mutation met en evidence la variabilite historique des formes de la pensee sensible et ecarte ainsi tout inneisme et tout universalisme qui tenteraient d'expliquer l'activite creatrice par un quelconque lien causal. La decouverte des indices temporels dans les quatuors, c'est-a-dire, des inscriptions de ces mutations temporelles dans la matiere sensible decoule d'une pragmatique du texte ou le reseau de signigiance de l'oeuvre resulte d'un dechiffrement inferant, a partir de realites donnees, un systeme de sens. L'observation phenomenologique des quatuors nous a permis de relever deux-cent-vingt-trois moments temporels dont l'interpretation, elaboree a partir de l'analyse formelle des similitudes de bernard vecchione (1985), prouve l'existence d'une grammaire calculable de la temporalite dans les quatuors et en propose une elaboration modulaire le champ des connaissance s'elargit pour accueillir le sensible comme une forme de pensee non verbale aussi structuree et signifiante que les formes de pensee verbale. La temporalite comme semiosis met en evidence une representation possible, logique et calculable, de la sensibilite.