Plurilinguisme, pratique du français et appropriation de connaissances en contexte universitaire en Haïti
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis is about multilingualism in Haiti: it studies the mastery of French by students of the Université d’État d’Haïti by presenting an objective photography of their degree of competence in French based on the analysis of texts produced in this language by these students. The analysis shows that they don’t master French to the proportion of fifteen years of learning (in) French in a francophone educative system where French is a second and official language. However, their level of competence in this language is not a handicap in the process of acquiring knowledge, contrary to some apprehensions. The main problem is observed in their ability to practice oral French. This study shows that linguistic and educative policies in Haiti do not throw light on and do not regulate linguistic practices; they don’t help to improve competence in French. Since their pedagogical and administrative aspects are not outlined, they favor illiteracy, the lowering of the level of competence in French and in other languages. Sometimes, they might lead to failure and early drop-out phenomena in school. In addition, the analysis of students’ productions gives a picture of the system of Haitian French with own norms (normes endogènes) which set it apart from other varieties of French. It also shows that curriculum reform and new linguistic policies are necessary and an institute of teacher training is needed. They need concerted action about French, about the other languages and teaching-learning and about the Haitian education system in general
Abstract FR:
La thèse traite du plurilinguisme haïtien, de la maîtrise du français par les étudiants de l’Université d’État d’Haïti en présentant, à partir d’une analyse de productions en français de ces derniers, une photographie objective de leur degré de maîtrise de la langue. L’analyse a montré que s’ils n’ont pas une maîtrise du français proportionnelle aux quinze années d’apprentissage du/en français dans un système éducatif francophone où le français est langue seconde et officielle, leur degré de maîtrise de cette langue n’est pas handicapant pour leur processus d’appropriation de connaissances, contrairement aux appréhensions. Le problème reste et demeure celui de la pratique orale du français. L’étude a montré que les politiques linguistiques et éducatives élaborées en Haïti ne servent pas à éclairer et réguler les pratiques linguistiques, ni à améliorer la maîtrise du français. Ne se donnant pas les moyens, notamment pédagogiques et administratifs de leur application, elles favorisent l’illettrisme, la baisse du niveau de maîtrise du français et des autres langues, voire l’échec et le décrochage dans le cas de l’école en particulier. En outre, l’analyse des productions des étudiants nous a permis de décrire un français haïtien caractérisé par des normes endogènes qui font que ce parler est différent, à certains égards, de celui pratiqué dans n’importe quelle autre communauté francophone. Elle nous amène à l’évidence de la nécessité d’une réforme curriculaire, d’une nouvelle politique linguistique, de l’établissement d’une structure de formation des enseignants, d’une action sur le français, les langues, l’enseignement-apprentissage et le système éducatif haïtien en général