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Le regard d'un homme du dix-huitième siècle sur le Nouveau-Monde, sa conquête et son évangélisation : "Les Incas" de Jean-François Marmontel

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Poitiers

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Pourquoi Jean-François Marmontel (1723-1799), fils de tailleur Limousin devenu académicien, consacra-t-il ce qu'il pensait être son chef d'oeuvre, à l'Amérique et aux Américains ? Notre premier livre, "L'homme, miroir de son temps", le suit pas à pas pour découvrir, dans sa vie et son oeuvre, les indices du cheminement qui l'a conduit à écrire "Les Incas". Le second livre, "Le prisme des sources", détermine les sources avouées -ou non- de l'ouvrage. Les traductions françaises des chroniques espagnoles ont été examinées avec soin pour déterminer les inflexions qu'a pu souffrir le texte espagnol, et celles qu'induisaient les gravures qui les illustrent. Les sources modernes, voyageurs, philosophes, écrivains et autres, ont également été explorées et confrontées avec le texte des "Incas". Le dernier livre, intitulé, "Le regard", étudie d'abord les changements intervenus entre le manuscrit, envoyé en 1771 à Gustave III de Suède, et le texte définitif, publié en 1777, puis présente la vision imaginaire qu'avait Marmontel du paysage et des primitifs américains. Nous montrons comment, à travers sa description des sociétés policées du Mexique, et surtout du Pérou, il offre des modèles moraux et politiques à la sienne, tout en s'efforçant de prouver que le fanatisme, fléau universel, fut la cause de la destruction de ces grands empires. Le portrait qu'il brosse des conquistadors et des missionnaires est le sujet de notre avant-dernier chapitre, qui nous permet d'affirmer que "Les Incas" sont bien une défense implicite de son précédent roman, "Bélisaire". Après avoir considéré le regard que porta l'Amérique sur "Les Incas", nous concluons que Marmontel n'a pas su choisir entre l'histoire et la fiction dont il l'habille afin de plaire pour instruire ses lecteurs, et en particulier les femmes, en qui il voyait des propagatrices de l'esprit philosophique. Ainsi, tout en établissant un lien entre l'humanisme de Las Casas et de Garcilaso, et les réformateurs sociaux du dix-neuvième siècle, il a créé une sorte de roman indigéniste populaire, que boudèrent ses contemporains, mais qu'apprécia le siècle suivant.