Abstract FR:

Approche phénoménologique du corps en forme de méditation en première personne. La prise de conscience de l'être du corps se fait à travers l'échec des deux interrogations "ai-je son corps ?" ou "suis-je son corps ?", qui constituent le premier savoir, celui qu'on croit savoir. Les systèmes unilatéraux qui en résultent, négativisme ou positivisme absolus, aboutissent à la même impasse : ni le corps, ni la phénoménalité dans son ensemble n'ont de statut ontologique valablement fondé. Le monde des phénomènes n'est pas pris au sérieux. Cet échec constitue cependant le fondement dialectique valable de la vérité de mon corps, celle que je sais savoir. La circularité contradictoire de cette double formulation, avoir et être, n'être ni avoir, est la différence originelle fermement enserrée qui me permet d'analyser valablement ce que je suis, ce que sont pour moi les autres et ce que représente pour moi ma mort. (. . . ) Et cependant ce avoir, qui se sait savoir, échoue évidemment à son tour, faute de se prendre pour l'imagination délirante, d'un savoir absolu, qui serait direct retour à l'un des deux savoirs que j'ai cru originellement savoir. Le savoir, lui-même transi de son désir, ne s'achève alors que dans un savoir croire et cette reconfirmation perpétuellement nécessaire des phénomènes se dit, en terme du corps qu'il me faut pour être, essence singulière, résurrection des corps.