Le théâtre sanskrit de l’Inde médiévale entre tradition et innovation : le "Moharājaparājaya" de Yas̓aḥpāla
Institution:
Lyon 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Studies on sanskrit theatre have been focused most of the time on the same restricted set of classical plays composed by famous authors like Kālidāsa, Harṣa or Bhavabhūti. On the contrary, mediaeval plays, though numerous, have been rarely studied or even translated in western languages, being usually considered as bereft of genuine dramatic inspiration. Nevertheless, they attest that their authors wished to differentiate themselves from their predecessors : for instance, plays written in Gujarat under the Caulukya are based on original subjects, some invented, others borrowed from jaina lore or recent history. In order to enrich this study with precise analyses, one of those plays, the "Moharājaparājaya" by Yas̓aḥpāla, has been thoroughly translated. Though presented as a n̄ataka, this drama has an original plot, in which allegorical and historical characters are mingled, and leads to a reflection on traditional genres. Moreover, as the aesthetic function of the theatre is hindered by the presence on stage of an historical character, the "Moharājaparājaya" lets us wonder if the show fulfils other functions, as a religious or a political one. Lastly, all the dramas written in mediaeval Gujarat testify in their prologue and stage directions to their representation, as do the comparison of theatre with the other genres in vogue then.
Abstract FR:
Les études sur le théâtre sanskrit ont été le plus souvent axées sur un même ensemble d’œuvres en nombre limité, les pièces classiques composées par des auteurs tels Kālidāsa, Harṣa ou Bhavabhūti. Bien que nombreuses, les pièces médiévales ont par contre rarement fait l’objet d’études ou même de traductions en langues occidentales, car elles sont communément considérées comme dépourvues d’une authentique inspiration dramatique. Pourtant, elles attestent que leurs auteurs entendaient se démarquer de leurs prédécesseurs. Ainsi les pièces écrites au Gujarat au temps des Caulukya reposent-elles sur des sujets originaux, les uns inventés, d’autres tirés de légendes jaina, d’autres encore adaptés d’événements contemporains. Pour étayer l’étude sur des analyses précises, une de ces pièces, le "Moharājaparājaya" de Yas̓aḥpāla, a été intégralement traduite. Bien que présenté comme un nātaka, ce drame se distingue par une intrigue originale, où des allégories se mêlent à des personnages historiques, et permet de s’interroger sur l’évolution des genres traditionnels. Comme la fonction esthétique du théâtre est compromise par la présence sur scène de personnages historiques, le "Moharājaparājaya" invite aussi à se demander si le spectacle ne remplit pas d’autres fonctions, de nature religieuse ou politique. Enfin, à travers son prologue et ses didascalies, le "Moharājaparājaya", comme les autres drames du Gujarat médiéval, donne des preuves de la mise en scène du théâtre sanskrit, que confirme également l’examen des autres genres littéraires en vogue à l’époque.