thesis

La nomination d'un évènement dans la presse quotidienne nationale. Une étude sémantique et discursive : la guerre en Afghanistan et le conflit des intermittents dans Le Monde et Le Figaro

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

The present research aims at studying the part played by the act of naming in the discursive construction of a non-synthetic social referent: events, through a daily press corpora gathered around two discursive moments, namely, la guerre en Afghanistan (autumn 2001) and le conflit des intermittents (2003-2004), in le Monde and Le Figaro. Twelve words referring to the event and appearing cooccurrently in discourse are analysed both at a syntagmatic and dialogical level. Anaphora and co-reference, the mechanisms that confer discourse its continuity, appear to be working at combining different aspects into events, integrating facts (les frappes, les grèves) to a global entity (la guerre, le conflit), in a dynamic move where several reported speech voices express their point of view. The act of naming partakes in the event social meaning configuration, through point of view indices (syntagms: guerre avec/guerre contre) ; through dialogism with past event memory-laden words (guerre, lutte) ; through disseminenation of discourse held over the event and discourse depicting it. This research leads to the conclusion that the event naming act amounts not so much to designating a referent as to providing a semiotic construction of reality through speakers’ social experience.

Abstract FR:

Ce travail a pour objet d’étudier la nomination d’un événement, à partir d’un corpus de presse constitué autour de deux moments discursifs : la guerre en Afghanistan (automne 2001) et le conflit des intermittents (2003-2004), dans le Monde et Le Figaro. On étudie la construction, dans le discours, de la référence à un objet non synthétique de nature sociale. L’analyse est à la fois sémantique et discursive, puisqu’on étudie un champ associatif de douze mots dans les deux dimensions du discours, le niveau syntagmatique et le niveau dialogique. L’étude des relations de reprise (anaphore, coréférence) permet de constater que l’événement est construit comme une synthèse d’aspects, intégrant des faits (les frappes, les grèves) à une entité globale (la guerre, le conflit), dans une dynamique plurilogale qui apparaît à travers le discours rapporté : l’événement est construit à plusieurs voix, par différentes sphères d’acteurs. La nomination participe également à la configuration du sens social de l’événement, à travers le point de vue (marqué par les syntagmes prépositionnels : guerre avec/guerre contre) ; par le dialogisme de certaines dénominations marquées par la mémoire d’événements antérieurs (guerre, lutte) ; par la circulation entre les discours tenus sur l’événement et sa description. A l’issue de la recherche, la nomination de l’événement apparaît moins comme la désignation d’un référent que comme la sémiotisation de la réalité à travers l’expérience sociale des locuteurs.