Français parlés et français enseignés : analyses linguistiques et didactiques de français de natifs, de non-natifs et d’enseignants
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research suggests a new interpretation on relations between spoken French and French as a foreign language (FFL). It is generally considered that spoken French taught in FFL class often reflects a written conception of the language. However, a linguistic and didactic research of true data leads to a much more subtle conclusion. Our research is based on the “Lancom” corpus (1993, Louvain-Leuven University, Belgium), enriched with personal data (70. 000 words, 2006). It is a native/non-native differential corpus recorded in France and in FFL classes in high-schools in Belgium (with Dutch speaking students and teachers). After reviewing linguistic and didactic research on spoken French, we will study how French is taught in school books and by Dutch speaking Belgian teachers. We will focus on the first lessons of the books which associate the presentational construction “voilà” with the act of introducing. Based on crossed research of three types of spoken French in our corpus, we will study the act of questioning and the act of agreeing, two important acts in any kind of interaction which constitute pure didactical exchange. The linguistic analysis of both acts allows to nuance an often too monolithic vision of spoken French in class, and most of all to present new linguistic and semantic-pragmatic assumptions on the use of different types of questions and agreement markers. We will namely focus on “voilà” which plays a dramatic role in spoken French as a confirmation marker.
Abstract FR:
Ce travail de recherche propose de revisiter les rapports entre les français parlés et les français enseignés en classe de FLE (Français Langue Etrangère). On considère généralement que le français parlé enseigné en FLE est souvent le reflet d’une conception écrite de la langue. Cependant, une étude linguistique et didactique de données authentiques aboutit à une conclusion beaucoup plus nuancée. Notre recherche porte sur le corpus Lancom (1993, Université de Louvain-Leuven) enrichi de nos données personnelles (70. 000 mots, 2006), corpus différentiel natif/non-natif enregistré pour moitié en France, et pour moitié dans des classes de FLE du secondaire en Belgique (apprenants et enseignants néerlandophones). Après une revue des études linguistiques et didactiques sur le français parlé, nous étudions d’abord les français enseignés dans les manuels et par les enseignants de Belgique néerlandophone, avec un éclairage particulier sur les premières leçons des manuels qui associent le présentatif voilà à l’acte de présentation. A partir de l’étude croisée de trois types de français parlés de notre corpus, nous proposons ensuite une analyse de la question et de l’accord, deux actes importants dans tout type d’interaction, et qui constituent l’échange didactique type. L’analyse linguistique de ces deux actes permet de nuancer une vision souvent trop monolithique du français parlé en classe de langue, mais surtout, de présenter de nouvelles hypothèses linguistiques et sémantico-pragmatiques pour l’emploi des différents types de questions et de marqueurs d’accord. Nous nous intéressons notamment à voilà, qui joue un rôle primordial en français parlé comme marqueur de confirmation.