thesis

Les conduites politiques en l'an II : archive, discours, (re)présentation de soi

Defense date:

Jan. 1, 1992

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Institution:

Paris 10

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Authors:

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Abstract EN:

On March 10, 1793, the revolutionary tribunal was instituted, September 5th of the same year, the reign of terror became the order of the day, finally on March 3, 1794, a decree concerning incarcerated persons was adopted. All persons who demanded their freedom had to justify their revolutionary conduct since the first of May 1789. It became urgent to acknowledge patriotism. One of the devices of the theme of recognition manifested itself in the emergence of enunciations more or less long in which the accused recounted their revolutionary life in 1789 up to the date of their arrest and after they left prison. I have regrouped these enunciations together under the name of political conducts. The study of the function of their tenses, key of their textuality, allows us to distinguish two settings in themselves: the "recitation of life" and the "account of life", founded on an opposition between two attitudes of speech. The political conducts were no reducible to one of them. They make us see a double collective experience, a double figure of mutual recognition that of the establishment of the reinstituted rights of man in the moments of recitation of life, and of the exercise of rights in the moments of account of life.

Abstract FR:

Le 10 mars 1793, le tribunal révolutionnaire était institue, le 5 septembre de la même année, la terreur était mise à l'ordre du jour, enfin le 13 ventôse (3 mars 1794), un décret sur les personnes incarcérées était adopte. Toute personne qui réclamait sa liberté devait rendre compte de sa conduite révolutionnaire depuis le 1er mai 1789. Il était devenu urgent de faire reconnaitre son patriotisme. L'un des dispositifs du thème de la reconnaissance se manifeste dans l'émergence d'énoncés plus ou moins longs dans lesquels les accuses racontent leur vie révolutionnaire de 1789 à leur date d'arrestation, afin de sortir de prison. Ce sont ces énonces que j'ai regroupés en corpus sous le nom de conduites politiques. L'étude du fonctionnement de leurs temps verbaux, clef de leur textualité, permet de distinguer deux mises en scène de soi: les "récits de vie" et les "comptes rendus de vie", fondes sur une opposition entre deux attitudes de locution. Les conduites politiques ne sont pas réductibles à l'une d'entre elles. Elles renvoient a une double expérience collective, a une double figure de reconnaissance mutuelle, celle de la fondation de l'homme de droit, restituée dans les moments de récit de vie, et celle de l'exercice du droit dans les moments de compte rendu de vie.