Bertolt Brecht, Paul Claudel et la vie de Jeanne d'Arc entourée de parodie
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Abstract EN:
This study focuses on Joan of arc, and particularly on two of her literary manifestations, Brecht’s salvationist and Claudel’s tortured maid. It does not strive to operate the symbiosis of these two contrasting writers but to uncover through their protagonist two types of work which are both different and a like at different times, and which overlap more often than is usually thought. The progression is over several chapters which range from the real to the abstract. Chapter i looks at the historical and literary context of the two plays under scruting Die Heilige Johanna der schlachthofe (1928-1932) and Jeanne au bucher (1934). Chapter 2 studies the genesis of the two dramas featuring Joan but also the differences between them, the spirit of cooperation, the critical stance and stagecraft of each playwright. Chapter 3 testifies to the complex approach that both authors use regarding the historical figure. They both make her into a figurehead allowing the marxist to work out a politicized tale and the mystic to create a spiritualized work. The saint of French patriots has been eschewed in favor of a heroin whose murky conscience reaches knowledge at the end of a progress mapped out in the last chapter. Joan's initiatory journey enhances the necessity of human sacrifice, thereby uniting Brecht’s anthropocentrism and Claudel’s theocentric vision.
Abstract FR:
Cette étude s'intéresse à Jeanne d'Arc, plus particulièrement à deux de ses avatars littéraires, la salutiste de B. Brecht et la suppliciée de P. Claudel. Elle n'a pas pour objet la recherche d'une symbiose de ces deux écrivains contrastés, mais la découverte par le truchement de leur protagoniste de champs de taches tantôt différentes tantôt similaires, se recoupant plus souvent qu'il ne nous était donné de l'imaginer. Pour ce faire, elle s'articule autour de plusieurs chapitres allant du concret vers l'abstrait. Le premier relate le contexte historique et littéraire des pièces de notre corpus, Die Heilige Johanna de Schlachthofe (1928-1932) et Jeanne au bucher (1934). Le deuxième étudiant la genèse et les variantes de ces drames met en lumière l'esprit de coopération, le regard critique et l'attirance scénique de leur auteur. Le troisième témoigne de l'attitude complexe adoptée par ces écrivains à l'égard du personnage historique qui devient alors un prête-nom servant à l'élaboration d'un récit politise pour le marxiste, à la création d'une œuvre spiritualisée pour le mystique. La sainte de la patrie française a laissé place à une conscience enténébrée parvenant à la connaissance en suivant un itinéraire retrace dans le dernier chapitre; un cheminement initiatique qui valorise la nécessité du sacrifice humain et unit par l’ anthropocentrisme brechtien et théocentrisme claudélien.