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Les théories utopiques dans les revues expressionnistes allemandes : "der Sturm", "die Aktion", "die Weiben Blätter" : théories et réalisations

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Aix-Marseille 1

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Le concept d'utopie utilise dans cette étude se distingue du sens consacre par l'"insula utopia" et a fortiori de l'acception de "chimère" que lui a donnée le positivisme. Il renvoie a la distinction faite par Gustav Landauer entre la "topie" comme état statique de la société, et l'utopie comme phase vitale la remettant en cause - ainsi qu'a l'esprit de l'utopie (1918) de Ernst Bloch. Ces penseurs proches de l'expressionnisme fournissent un instrument adapte a l'analyse de ce mouvement artistique, et particulièrement de l'un de ses aspects originaux et encore mal connus: ses revues. Der sturm (1910-1932), auquel est consacrée la première partie, fait de l'art le seul vestige de transcendance dans une société corrompue par l'argent. La réception du futurisme et du cubisme de 1912 a 1914 consacre la rupture d'avec l’esthétique dominante de l'imitation de la nature. Avec la "wortkunst", l'utopie d'un art autonome (qui subsiste jusqu’à l’adhésion de Herwarth Walden au communisme en 1919) est étendue a la langue privée de sa fonction dénotative pour devenir le code ésotérique d'une communauté d’initiés. C'est la même défiance a l’égard de la "topie" wilhelminienne qui s'observe dans la revue de Franz Pfemfert die aktion (1911-1932) analysée dans la seconde partie. Avec l'utopie de l’indifférenciation (qui inspire également le combat contre le chauvinisme), les auteurs dessinent l'image d'un homme qui recouvre sa liberté en se dépouillant de son être social. La troisième partie traite de la revue die weiben blatter (1911-1920) dirigée successive- ment par Franz Blei et Rene Schickele. La sont esquisses, a l'issue d'une réflexion sur la guerre, les principes d'une organisation sociale d’où la violence serait exclue. Les utopies de la communauté (inspirée notamment de Ferdinand Tonnies), de la jeunesse et de la catholicité ont en commun de chercher hors de la société établie les ferments de son renouveau. La confrontation des revues durant leur période proprement expressionniste (1910-1920) révèle au-delà de leurs différences une indéniable convergence, notamment - n'en déplaise a Georg lukacs! - dans leur opposition a l’idéologie dominante. Il s'agit pour leurs auteurs et leurs chefs de file de re-constituer une totalité perdue, de trouver un mode d'existence réconciliant la raison et la sensibilité et de restituer a l'homme sa qualité métaphysique de sujet