thesis

Canons mohistes : une relecture de la logique chinoise

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Jan. 1, 2009

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Abstract EN:

The legitimacy of the Chinese logic remains a controversial issue, even though this topic has entered the field of scholarly analysis for more than a hundred years. The present work focuses on the Mohist Canons, traditionally considered as the epitome of Chinese logics. We will here analyse logics in the strict sense, i. E the study of forms of valid inferences. Looking at Mohist studies in retrospect shows how both the authors’ knowledge of logics and the historical context marked the Mohist system of thought. This leads us to adopt a neutral epistemological stance and a more global scope in our analysis. Thearfore, we will try and study neo-Mohist writings in historical context, depiction a civilisation concerned with morality and the management of society, a fierce competition between the various schools of thought, and the atmosphere of sparring matches. All these elements cast a new light on the general structure of neo-Mohist writings. At the core of neo-Mohist thought lie ethical doctrines, and building upon early Mohist thought with some innovations. Such evolution required a new epistemology and a new philosophy of language, which was dealt with in sections of the Canons on knowledge and names. An important part of the Canons is devoted to the justification of moral principles and features, argumentation techniques and a general pattern of polemics borrowed from the natural sciences. Several sections are a reply to the discourses of other schools of thought. Winning the game is the disputers’ chief goal, and there is therefore no such thing as a formal system of thought. Unlike Aristoteles, the Neo-Mohists were not interested in constructing a system of logics. In this respect, Chinese logics turn out to be an overinterpretation of some commentators’ writings.

Abstract FR:

La légitimité de la logique chinoise continue à susciter des controverses dans ce domaine « originellement occidental » après plus d’un siècle d’étude. Le présent travail se penche sur les Canons mohistes, traditionnellement considérés comme le sommet de la logique chinoise. La logique est, dans cette étude, pris au sens strict, à savoir une discipline qui étudie les formes d’inférences valides. Une rétrospective sur les études mohistes montre comment la connaissance de la logique, ainsi que la conjoncture historique marquent le système mohiste de raisonnement que brossent les exégètes. Ce constat nous conduit à adopter une neutralité épistémologique et une vision globale. Dans nos analyses, les écrits néo-mohistes sont replacés dans leur contexte historique : une civilisation centrée sur la morale et la gestion de la société, une concurrence acharnée entre les divers courants de pensée, une ambiance de joutes oratoires. Tous ces éléments jettent une lumière nouvelle sur l’articulation des différentes sections des Canons. Au cœur de la pensée néo-mohiste, se trouvent des doctrines éthiques, une continuation du mohisme antérieur avec certaines innovations. De nombreuses sections viennent les justifier, en proposant un fondement théorique ou des techniques d’argumentation. D’autres sections répondent aux discours des autres écoles. Dans le milieu des disputeurs, l’objectif premier est de remporter lapartie. Un système de raisonnement formel n’a pas sa place. C’est pourquoi les néo- mohistes, disposant pourtant des éléments essentiels, ne se préoccupent pas de construire une logique, comme ce que fait Aristote. La logique chinoise s’avère être une sur-interprétation de certains commentateurs.