thesis

La poésie moderne à l'écoute des musiques dans les oeuvres d'Yves Bonnefoy, Louis-René des Forêts, Philippe Jaccottet, Pierre Jean Jouve et Salah Stétié : pour un lyrisme baroque

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Abstract EN:

It is thanks to the opera by Mozart, that I first studied in a DEA the link between modern poetry and music which exists in the work of four contemporary poets (Pierre Jean Jouve, Salah Stétié, Louis-René des Forêts and Yves Bonnefoy). My thesis goes further, and analyses all the musical forms which can be found in the work of those four authors, and also in the work of Philippe Jaccottet (either romantic, modern or baroque pieces, through different musical genres such as lied or opera). This research studies the different musical works listened, in order to try to define the modernity at stake in the essential link between writing and arts. It is also oriented towards pictorial and architectural art, arts which carry some metaphysical, sacred, ethical and historical values. But it also listens to the “return” of the lyricism which is specific to these 20th century's authors, to the shared choices and basements of their musical poetics, in order to draw a definition of a “new” modern lyricism: the “baroque or barosso lyricism”, which stands for committed values. This notion holds on the definition by Yves Bonnefoy, who considers that baroque is a “passionate realism”, a quest for unity in this current world and through this current world (studied in his artistic approaches). It is an open notion, non limited to its first definition, linked to the 17th century. On the contrary, it has to be confronted with the inheritance of romanticism and modernity. As a dialectical notion, it permits to study in a different way the meaning of poetical modernity, through a dialogue with the memory of the assumed culture in the world. Rejecting any form of formalism, as much as a literature reduced to carry ideas instead of creating some meaning, these poets develop opened and committed ethics, thanks to their listening of other arts. Thus, this lyricism, filled with baroque music, is no longer a way of expressing the self, but the path towards the other -whether it is the beloved woman, the sacred (more often profane) or the others (in the name of freedom and spiritual crossbreeding). The self no longer exists but through the “you” and the anchorage in the world of the referents of the presence.

Abstract FR:

L'opéra de Mozart m'a permis dans un DEA de nouer une première approche autour de quatre poètes contemporains (Pierre Jean Jouve, Salah Stétié, Louis-René des Forêts et Yves Bonnefoy) sur les rapports entre poésie moderne et musique que le sujet de thèse approfondit en analysant toutes les formes musicales présentes chez ces quatre auteurs, ainsi que dans l'œuvre de Philippe Jaccottet (que ce soit des compositions romantiques, modernes ou baroques à travers les différents genres musicaux, Lied, opéras. . . ). C'est une recherche qui s'attache aux choix des œuvres musicales écoutées pour tenter de définir la modernité des enjeux du rapport essentiel de l'écriture aux arts, avec une ouverture à l'art pictural et architectural, porteurs de valeurs historiques, éthiques, sacrées et métaphysiques. Mais c'est aussi écouter le "retour" du lyrisme propre à ces auteurs du XXème siècle, les choix et les fondements communs de leur poétique musicale pour dégager une définition d'un "nouveau" lyrisme moderne : le "lyrisme baroque ou barrosso" aux valeurs engagées. Cette notion s'appuie sur la définition d'Yves Bonnefoy pour qui le baroque est "un réalisme passionnel", une quête d'unité dans et par le monde présent (étudiée dans ses approches artistiques). C'est une notion ouverte, non limitée à sa définition liée au XVIIème siècle, mais à mettre en tension avec l'héritage du romantisme et la modernité. Notion dialectique, elle permet alors de repenser les enjeux et significations de la modernité poétique en dialogue avec une mémoire de la culture assumée dans le monde. Refusant tout formalisme, tout comme une littérature réduite à n'être qu'un véhicule d'idées et non plus une création de sens, ces poètes développent par leur écoute des autres arts, une éthique ouverte et engagée. Ainsi ce lyrisme, imprégné de la musique baroque, n'est plus le lieu d'expression du moi, mais du passage à l'autre- que ce soit la femme aimée, le sacré (le plus souvent profane) ou les autres (au nom de la liberté et du "mé/tissage" spirituel). Le je n'existe plus désormais que par le "tu" et l'ancrage dans le monde des référents de la présence.