thesis

Dialogue entre l'image d'Orient et la sensibilité dans des textes en prose de Paul Valery et de Paul Claudel

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Angers

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

At the end of the 19th century and during the first decades of the following century, France went through a period of Orientalism which eluded neither Paul Valery nor Paul Claudel. Their motivations to present the Orient, during the years 1890 to 1936, were different. Valery, influenced by the sino-japanese war and maybe by his meeting with lord kelvin in london, inscribed in his prose an image that was more often underlying than manifest. Claudel's ambivalent relationship with the far east, where he was a consul, was well known. Many texts in prose diffuse his image of asia. Inscribeb in a dynamic of the meeting with the Occident, which reveals a more marked structure of the struggle in Valery's texts than in those of Claudel, our poets' image of the Orient, if it sometimes concurs with certain views common at that time, differs nonetheless. Valery's Orient is a real field of strengh ; the writer's interest in strategy and thermodynamics marks the representation in which a post-quantum vision of the world, ahead of ist time, could be seen. With Claudel, we discover a dynamic Orient, the representation of which ensues from the encounter with taoism and maybe from that with acupuncture. In fact, the image of the Orient is a topography of the reflections of each of the poets on sensitivity, the multiple facets of which are disclosed to us. Bound up with their youth, this image bears witness to a turning-point in the lives of the writers : the discovery by the one that sensitivity can be the origin of intellectual thought processes (the image of the Orient seems then to be a pre-text of the " cahiers "), and that, of the other, that it can enable man to accede to an understanding through prayer or to an act which works for unity (it is intimately linked to the dramatic works and to the diplomatic function). Beyond the conventional images, it is a real dialogue which has been established between the representation Valery and Claudel made of the Orient and their own sensitivity as men. A dialogue from which the texts sometimes borrow their form and which invites us to imagine the fusion as a complex structure of communication, thus preceding the theory of the neuropsychiatrist B. Cyrulnik.

Abstract FR:

A la fin du XIXeme siècle et durant les premières décennies du siècle suivant, la France connaît une vague d'orientalisme à laquelle n’échappent ni Paul Valery ni Paul Claudel. Leurs motivations à mettre en scène l'Orient, durant les années 1890 a 1936, sont différentes. Valery, influencé par la guerre sino-japonaise et peut-être par sa rencontre avec Lord Kelvin, à Londres, inscrit dans sa prose une image plus souvent sous-jacente que manifeste. Le rapport ambivalent de Claudel a l’Extrême-Orient ou il fut consul est notoire. Maints textes en prose diffusent son image de l’Asie. Inscrite dans une dynamique de la rencontre avec l'Occident, qui laisse percevoir une structure de la lutte plus marquée dans les textes de Valery que dans ceux de Claudel, l'image d'Orient de nos poètes, si elle rejoint parfois certaines vues courantes a l’époque, s'en distingue pourtant. L'Orient de Valery est un véritable champ de forces ; l’intérêt de l'auteur pour la stratégie et la thermodynamique marque la représentation dans laquelle on verrait presque une vision post-quantique du monde, avant l'heure. Chez Claudel, on découvre un Orient dynamique dont la représentation découle de la rencontre du taoïsme et peut-être de celle de l'acupuncture. En fait, l'image d'orient est une topographie des réflexions de chacun des poètes sur la sensibilité dont elle nous découvre les multiples facettes. Liée a leur jeunesse, elle témoigne d'un tournant dans la vie des auteurs : la découverte par l'un que la sensibilité peut-être l'origine de la démarche intellectuelle (l'image d'Orient semble alors un avant-texte des cahiers), celle, par l'autre, qu'elle peut permettre a l'homme d’accéder à une compréhension par la prière ou a un agir qui œuvre pour l’unité (elle est intimement liée a l’œuvre dramatique et a la fonction diplomatique). Au-delà des images convenues, c'est un vrai dialogue qui s'est instaure entre la représentation que se firent de l'Orient Valery et Claudel et leur propre sensibilité d'homme. Un dialogue auquel les textes empruntent parfois leur forme et qui nous invite a concevoir la fusion comme une structure complexe de communication, précédant ainsi la théorie du neuropsychiatre B. Cyrulnik.