thesis

Théories et poétiques de l'inconnaissable dans les symbolismes français et russes

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The symbolists tried to know the unknowable. This paradox actually implies a critical relationship to knowledge, with art and literature at its centre, as another means of knowing. It is not about the unknown that science transforms into knowledge, nor about the metaphysical idea of the unknowable, which is only a negative concept; it requires a work on the subject of knowing. The symbol thus becomes the name of a theoretical question for the symbolists. The shift from metaphysics to a poetics of symbol takes into account the unknown in language, as a concept of poeticity. Particular poetics of the symbolists' works entail a way of knowing the unknowable, because they explore, and thus invent the unknown. Therefore, to read the symbolists' poetics implies analyzing the interactions between symbol theories and particular poetics. We considered two aspects : a connection between poetics and mystics, through the "unnamable", and a crisis of representation, through the relationship between the "invisible" and the "unspeakable". Suggestion, rhythm, musicality, voice, silence, "under-speaking" are realisations of this symbolic which deprive the sign of its pertinence in a poetical work. They suppose a transgeneric dimension, which reinvents literary types and categories. The vocalization of text also implies a process transforming the subject into a transsubject. We attempt to analyze this in the poetry, novels and theatrical works of Maurice Maeterlinck, Alexander Blok and Andreï Biely.

Abstract FR:

Les symbolistes ont cherché à mettre en connaissance l'inconnaissable. Ce paradoxe est en réalité un travail critique sur la connaissance, dont l'art et la littérature forment l'enjeu, comme autre mode de connaissance. Il ne s'agit plus de l'inconnu que la science transforme en connu, ni de l'essentialisation métaphysique qui en fait un concept négatif, mais d'un travail sur le sujet du connaître. C'est ainsi que le symbole est le nom d'un problème théorique chez les symbolistes. Le passage d'une métaphysique à une poétique du symbole pense l'inconnu dans le langage. Le symbolique en est la manifestation, comme poéticité. Les poétiques particulières engagent une connaissance de l'inconnaissable, parce qu'elles sont des explorations et donc des inventions d'inconnu. Lire la poétique symboliste consiste donc à réfléchir aux interactions entre les théories du symbole et les poétiques particulières. On en a envisagé deux aspects. Celui d'une part d'un rapprochement entre une poétique et une mystique, par le problème de l'innommable. Et celui d'autre part d'une crise de la représentation, par le rapport entre l'indicible et l'invisible. La suggestion, le rythme, la musicalité, la voix, le silence, la sous-parole, sont des réalisations du symbolique qui font perdre au signe sa légitimité en régime poétique. Ils engagent une dimension transgénérique qui est une force de réinvention des genres et des catégories littéraires. La vocalisation de l'écriture implique aussi un travail du sujet vers un transsujet. On tente de l'analyser dans le roman, le théâtre et la poésie, chez Maurice Maeterlinck, Alexandre Blok et Andreï Biély.