thesis

La syllabe en berbère tachlhit : que peut apporter la théorie CVCV ?

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Abstract EN:

Ce travail est une contribution à la question de la syllabe en berbère tachlhit. Dans cette langue parlée au sud du Maroc, l'occurrence de nombreuses suites consonantiques comme [tfktstt] "tu l’as donnée" révèle l'existence de consonnes syllabiques de toutes sortes, même des obstruantes syllabiques, phénomène pourtant rare et controversé. Cette hypothèse soutenue par Dell & Elmedlaoui (2002) et alliée à l'idée que la métrique poétique est un reflet de l'organisation syllabique, constitue notre base de travail. Dans le cadre de la théorie CVCV initiée par Lowenstamm (1996), nous proposons un modèle permettant de rendre compte des consonnes syllabiques telles qu'elles sont révélées par la métrique sur la base des travaux de Jouad (1995) et de Dell & Elmedlaoui (2002). Notre hypothèse est qu'en l'absence de voyelles pleines, les seules consonnes de l'input suffisent à syllaber la forme, en migrant en position noyau pour satisfaire les principes du gouvernement. Il s'avère néanmoins que l'organisation des segments ne peut être saisie par les seuls principes de la théorie CVCV. Pour cette raison, nous faisons aussi l'hypothèse que ces migrations sont en outre soumises à trois contraintes naturellement hiérarchisées : NoHiatus, Priorité Sonante et Migration à Gauche. Nous empruntons donc une voie qui explore la question de la compatibilité et de l'interaction entre un module représentationnel CVCV et un module computationnel à contraintes. Pour finir, nous explorons quelques conséquences de notre modèle pour la morphologie à travers une analyse de l'imperfectif et du causatif.

Abstract FR:

This research deals with the syllable in Tashlhiyt, a variety of berber spoken in the southwestern part of Morocco. The high frequency of words without vowels and the fact that any consonant can be syllabic make this language more surprising than English (bottle) or Serbo-Croatian (srbsk). Contrary to these languages in which only the liquids l and r can be syllabic, syllabic obstruents are commonly found in Tashlhiyt (tsskšftstt “you dirtied it"). The hypothesis that any consonant can be phonologically syllabic in Tashlhiyt, which is supported by metrical evidence (Jouad 1995, Dell & Elmedlaoui 2002), is the basis of our analysis. Within the framework of Government phonology, and especially of the 'strict CV' approach (Lowenstamm, 1996), we propose a representation of syllable structure, which diverges from both Coleman's (1996) and Dell & Elmedlaoui's (D&E 2002) accounts. Two main modifications of the standard 'strict CV' approach are required for explaining Tashlhiyt data: the possibility for any consonant to spread to a lexical empty nucleus in order to satisfy government constraints, and, following on from Rowicka (1999), left-to-right government, instead of the more customary right-to-left type. This analysis is an alternative to D&E's approach based on Optimality theory (Prince & Smolensky 1993). It aims to show the leading role of (CV) representations in the Tashlhiyt syllable, and the way they interact with a constraint-based computational module consisting of only three intrinsically ranked constraints.