thesis

Avatars contemporains du tragique grec : le Mythe dans la dramaturgie de Sartre, Anouilh, Camus, Paulin, Kennelly et Heaney

Defense date:

May 29, 2020

Edit

Institution:

Sorbonne université

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

This research intends to underline the paradigmatic change that has occurred reguarding the approach to the tragic phenomenon and the genre of tragedy in the contemporary period. Tragedy, such as dramatized by the Greeks in the 5th century B.-C., was built on the concept of dikè, meaning justice. However, in the twentieth century, the idea of tragic is apprehended through the perspective of human freedom. This transformation of the philosophical and dramatic approaches to the tragic phenomemon arises from the social and political events occuring in the Western world, and more specifically in Eu-rope, during that period. Thus, our research relies on the comparison of several Greek tragedies — Aeschylus’s The Persians, The Oresteia, and Prometheus Bound; Sophocles’s Antigone and Philocte-tes; Euripides’s Medea and The Trojan Women — with some contemporary transpositions that have been produced in France and in Ireland to adress events threatening individual freedom of, at least, a part of the population living in France or in Ireland. Therefore, our research considers three plays creat-ed during or shortly after the Nazi Occupation of France: Sartre’s The Flies (1943), Anouilh’s Antigone (1944), Camus’s Caligula (1945); one play performed during the decolonial period of 1960: Sartre’s The Trojan Women (1965); three plays produced during the period of the Troubles (1968-1998): Paulin’s The Riot Act (1984) and Seize the Fire (1989), and Heaney’s The Cure at Troy (1990) ; and three plays performed to deal with the issue of women’s rights in the Republic of Ireland: Kennelly’s Antigone (1986), Medea (1989), and The Trojan Women (1993).

Abstract FR:

Cette étude a pour objectif de démontrer le changement paradigmatique qui s’est opéré dans l’approche du phénomène tragique et du genre de la tragédie à l’époque contemporaine. La tragédie, telle qu’elle est pratiquée par les Grecs durant le Ve siècle avant J.-C., se construit autour du concept de dikè, c’est-à-dire de justice. Toutefois, au XXe siècle, la pensée tragique se porte sur la question de la liberté humaine. Cette transformation quant à l’appréhension philosophique et dramatique du phéno-mène résulte des événements socio-politiques qui secouent le monde occidental, et plus particulière-ment européen, durant cette période. Notre étude repose ainsi sur la comparaison de plusieurs tragédie grecques — Les Perses, L’Orestie, et Prométhée enchaîné d’Eschyle ; Antigone et Philoctète de So-phocle ; Médée et Les Troyennes d’Euripide — avec des transpositions contemporaines, qui ont été créées en France et en Irlande en réponse à des événements socio-politiques menaçant la liberté des individus, ou du moins d’une partie d’entre eux. De ce fait, notre corpus se compose de trois pièces mises en scène durant ou après l’Occupation : Les Mouches de Sartre (1943), Antigone d’Anouilh (1944), et Caligula (1945) de Camus ; d’une pièce écrite lors de la période de la décolonisation dans les années 1960 : Les Troyennes de Sartre (1965) ; de trois pièces créées pendant la période des Troubles (1968-1998) : The Riot Act (1984) et Seize the Fire (1989) de Paulin, et The Cure at Troy de Heaney (1990) ; et de trois pièces composées durant le débat portant sur les droits des femmes dans les années 1980 en République d’Irlande : Antigone (1986), Medea (1989), et The Trojan Women (1993) de Kennelly.