thesis

Les "romans de l'actrice" : 1880-1916 (domaines germanique, anglo-saxon et français)

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the late nineteenth century and early twentieth century, the actress truly bewitched European novelists. As the female counterpart of the actor and more, the actress acquired a prominent position in the European fiction of the " fin-de-siècle". This "upgrading" first bears testimony to the growing popularity of the theatre, the actor, and, more significantly, the actress, in the society of the time; it also points to the widespread interest shown in fiction for the feminine as a whole. Yet, those socio-historical elements cannot totally account for the numerous actress novels written in the second part of the nineteenth century (we call "actress novel" a narrative into which an actress has a leading part). "Major" writers dealt with the topic (Henry James, Theodor Fontane, Edmond de Goncourt and Heinrich Mann), alongside with minor writers, who achieved a huge popularity in their time, such as Walter Bloem, Gertrude Warden and Florence Marryat. Our research explores the structures of these actress novels (plots, endings), and the contrasting depictions of the actress which they present. Ultimately, the question is what the actress, a character borrowed from drama, brings to the novel. What is the real function of those existing or forged plays inserted in the novel? What can be said of the often tense relationship between the actress and the writer inside the novels themselves ? Beyond the fictional character, is the stage actress (who proves to be an endangered species during the years 1880-1916) a mouthpiece for the novelist's aesthetics? This PhD contains unpublished translations of Skåderspelerskan, a play by Anne-Charlotte Leffler, and of " Henriette oder sie erfüllt als Schauspielerin alle ihre Pflichten ", a German short story of the late eighteenth century.

Abstract FR:

L'actrice, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, ne laisse pas de fasciner les romanciers européens. Variante féminine de l'acteur, mais bien plus que cela, elle acquiert en effet en tant que personnage un statut prééminent dans la littérature romanesque de la " fin-de-siècle ". Cette ascension romanesque est en premier lieu le miroir d'une popularité grandissante du théâtre, de l'acteur, et surtout de l'actrice dans la société du temps ; elle reflète également l'intérêt manifesté par le roman à l'égard de la femme. Ces données sociologiques et historiques ne suffisent pas toutefois à expliquer l'abondance, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, de " romans de l'actrice ", c'est-à-dire de romans qui placent l'actrice au centre du schéma romanesque : s'y sont frottés des romanciers de premier plan (Henry James, Theodor Fontane, Edmond de Goncourt ou Heinrich Mann), mais aussi des littérateurs oubliés, quoique extrêmement populaires en leur temps, comme Walter Bloem, Gertrude Warden ou Florence Marryat. Le présent travail examine les structures de ces romans de l'actrice (intrigues, fins) et les portraits contrastés que ces romans dessinent de l'actrice. Enfin, la question se pose de savoir ce que l'actrice, personnage issu du théâtre, apporte au roman : quelle est la fonction exacte des pièces mentionnées, réelles ou inventées ? Que peut-on dire des rapports souvent difficiles entre les personnages de l'actrice et de son auteur, à l'intérieur même de ces romans ? L'actrice de théâtre, espèce triomphante mais menacée de disparition dans les années 1880-1916, est-elle, plus qu'un simple personnage, le porte-parole de l'esthétique du romancier ? Cette thèse comporte les traductions inédites de la pièce Skåderspelerskan de Anne-Charlotte Leffler et d'une nouvelle allemande de la fin du XVIIIème siècle, " Henriette oder sie erfüllt als Schauspielerin alle ihre Pflichten ".