Les Erinyes sur la scène chez les Atrides : Eschyle, L'Orestie ; J. Giraudoux, Electre ; J.-P. Sartre, Les Mouches ; T.S. Eliot, La Réunion de famille
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The Erinyes come from the depths of "religious" thought, before any official religion. Writers before Aeschylus referred to their function rather than to their form; they were the implacable persecutors of those who had trespassed a natural or moral law, especially of matricide. When they become anthropomorphous in the third tragedy of "The Oresteia", “The Eumenides", they claim to be ancient goddesses, while the gods of Olympus are "young gods", Aeschylus tried to show that even primitive creatures could be tamed by the wise laws and the "civilized" gods of Athens. Yet they remain menacing in the human thought through the centuries, till our time. J. Giraudoux in "Electra", J. P. Sartre in "The Flies", and T. S. Eliot in "The Family Reunion" use the Erinyes as characters of these plays, propose an interpretation of their role, and offer a way out for the persecuted, some hope of escaping them or changing them into benevolent "beings". However, at the end of all three plays, we feel that they are still there, "deeper than all sense", deeper than conscious thought, even deeper than faith.
Abstract FR:
Les Erinyes viennent des profondeurs de la pensée "religieuse", bien avant les religions. Les écrivains, avant Eschyle, se sont référés à leur fonction plutôt qu'à leur forme: elles étaient les persécutrices implacables de ceux qui avaient transgressé une loi naturelle ou morale, surtout des matricides. Lorsqu'elles deviennent anthropomorphes, dans la troisième tragédie de "l'Orestie", "les Euménides", elles se vantent d'être des déesses anciennes, tandis que les dieux de l'olympe sont de "jeunes dieux". Eschyle a essayé de montrer que même des êtres aussi primitifs pouvaient être domptes par les lois justes et par les dieux "civilisés" d'Athènes. Pourtant, au cours des siècles, elles demeurent menaçantes dans l'esprit des hommes. J. Giraudoux dans "Electre", J. P. Sartre dans "les mouches", et T. S. Eliot dans "La Réunion de Famille" utilisent les Erinyes comme personnages, proposant une interprétation de leur rôle et offrant un espoir de leur échapper ou de les changer en êtres bienveillants. Mais à la fin des trois œuvres, nous sentons qu'elles sont toujours là, dans les couches les plus profondes de l'âme, sous la conscience, au-delà de la foi même.