thesis

À la recherche du temps perdu, de M. Proust, et Der Mann ohne Eigenschaften, de R. Musil : les désarrois du moi, la relation personnage central - instance narrative - lecteur virtuel : le nouveau statut du protagoniste

Defense date:

Jan. 1, 1992

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Through the "games and stakes of enunciation" are analyzed, in the first part, a certain number of stylistic methods, proper to each of the two novels, that create a relation between narrator (i-narrator in la Recherche and anonymous narrator in Der Mann ohne Eigenschaften), central character (I-narrated and Ulrich) and virtual reader, a relation apart from the classical narration. The "disordered self", related to the crisis of the subject in the genetic context, both historical and ideological, is the core of a new definition of the central character in its connection with secondary characters and more generally through its vision of the world and its way of thinking, both of which finally coincide with those of the novelist themselves. Proust and Musil ascribe to Ulrich and the fictitious "I" a status similar to the narrator's, distanced, dubitative and passive (2d part). Besides, "counterparts’ games" ruling the set of characters are also part of that playful and critical questioning which modifies the categories of traditional narration (3d part). Finally, a structural discontinuity as well as intratextual games (counterpoints aesthetics) and intertextual games (embroiling enunciation matters and favoring a kind of spiritual pirandellism), all contribute to some kind of ironical "dubito" ethics and aesthetics. The deep connection.

Abstract FR:

A travers les "jeux et enjeux de l'énonciation" (1ere partie), sont analysés un certain nombre de procédés stylistiques spécifiques à chacune des deux œuvres, instaurant une relation narrateur (je-narrateur dans La Recherche, narrateur anonyme dans L'Homme sans qualités), personnage central (je-narre, Ulrich), et lecteur virtuel démarquée par rapport au récit classique. Les "désarrois du moi", liés à une crise du sujet présenté dans le contexte génétique (historique et idéologique), sont le point nodal d'une nouvelle définition de la figure centrale, dans ses relations avec les personnages secondaires, et plus généralement à travers sa "vision du monde" et son mode de pensée, lesquels s'avèrent coïncider avec ceux des romanciers eux-mêmes. Proust et Musil confèrent a Ulrich et au "je" fictif un statut analogue à celui du narrateur, distancie, dubitatif et passif (2eme partie). Par ailleurs, les "jeux de doubles" régissant le système des personnages participant eux aussi de cette mise en question à la fois ludique et critique qui affecte dans ces œuvres les catégories du récit traditionnel (3eme partie). Enfin, apparente discontinuité formelle, jeux intratextuels et intertextuels brouillent les cartes énonciatives au profit d'une sorte de pirandellisme spirituel, et servent une éthique et une esthétique du dubito ironique: par-là se révèle la profonde connivence de ces romans d'un nouveau genre, en dépit des spécificités qui les distinguent (4eme partie).