thesis

Temps et remémoration dans 'A la recherche du temps perdu' de Marcel Proust et 'La Mort de Virgile' de Hermann Broch

Defense date:

Jan. 1, 2001

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

This study is a comparison between Remembrance of Things Past by Marcel Proust and The Death of Virgil by Hermann Broch. The point of departure for this study is time and remembrance, which are fundamental dimensions of the plot structure and the imaginary world put forth by the two novels. In contrast to the structuralist reading of Proust, which sees the novel as a closed entity, we follow Paul Ricoeur, for whom the text displays a world, opening up "a fictive experience with time". In this manner the analysis of temporality enters into a configuration of such themes as corporality, love, life, death, writing, and transcendence. Time is "the field of realization of the possibilities of being". The deconstruction of identity is followed by its reconstruction. Proust's novel marks the change from novelistic time conceived as an exterior frame to a time weaved into the very substance of the novel. The way back through time leads to an origin that allows for a regeneration of time. At the heart of both novels is the possibility of giving a sense to life through the breaking of time into separated and heteroclite temporalities, which uncovers an eternity at the juncture of different times. Time is a factor of spacing, an interval, but it is from this in-between that a totalization of the experiences of the two main characters of the novels is possible, a totalization which implies an immanent transcendence. Time remains open because what is finally eternalized is the passage, the transitory.

Abstract FR:

Cette étude est une comparaison entre A la recherche du temps perdu de Marcel Proust et La Mort de Virgile de Hermann Broch. Le point de départ est la question du temps et de la remémoration, qui sont des dimensions fondamentales de la structure et du monde imaginaire que nous proposent les deux romans. Contrairement au structuralisme qui voit le texte comme une entité fermée sur elle-même, nous partageons la perspective de Paul Ricoeur, pour lequel le texte déploie un monde, en nous proposant " une expérience fictive du temps ". C'est ainsi que l'analyse de la temporalité entre dans une configuration de thèmes comme le corps, la vie, l'amour, la mort, la transcendance, l'écriture. Le temps est " le champ de réalisation des possibilités de l'être ". L'identité se déconstruit pour se reconstruire. Le tournant représenté par l'œuvre de Proust transforme le temps d'un cadre extérieur au roman, dans la matière même de celui-ci. Le chemin à rebours dans le temps est le chemin qui mène vers une origine qui régénère le temps. L'enjeu des deux romans est d'envisager la possibilité de donner un sens à la vie, au temps qui éclate dans des temporalités séparées et hétéroclites, de retrouver une éternité au croisement de différents temps. Le temps est un facteur d'écart, un intervalle, mais c'est à partir de cet entre-deux qu'est possible une totalisation des expériences vécues par les deux personnages, totalisation qui suppose une transcendance dans l'immanence. Le temps reste ouvert, car ce qui est finalement éternisé c'est le passage, le transitoire.